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Wonderwoman et Ramadan

Je sais mes chères ladies, nous sommes loin d’être ces wonderwoman qu’ils attendent que l’on soit. Surtout pendant ce mois sacré. Entre la chaleur, la fatigue due au jeûne et les tâches particulières que demande le mois sacré, sans compter notre propre boulot, les enfants, Monsieur et ses désirs particuliers. Alors, comment concilier tout cela sans perdre la tête ladies ?

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«Si je n’avais pas passé une commande pour les briouates et autres gâteaux, je me serai suicidée» raconte Samia, 30 ans. Entre un poste à responsabilités, deux enfants,  et des invités surprise, la jeune femme se sentait perdue d’avance pour ce mois sacré. C’est sa copine qui lui a suggéré de faire appel au traiteur. «Je rentre fatiguée du boulot, et je pense toute la journée à ce f’tour, ce dîner et ce sahour que je dois préparer. Le traiteur est une solution, mais cela m’a coûté les yeux de la tête.» En plus, poursuit la jeune femme,  elle culpabilise un peu de ne pas pouvoir tout faire toute seule.

Le traiteur mon meilleur allié ?

Il est vrai que le service traiteur est de plus en plus en vogue dans les pays du Maghreb, même si la plupart sont chers. Abdelghani, traiteur à Rabat affirme que son service enlève des épines des pieds de ces dames, tout en leur assurant des mets délicieux. Et d’ajouter : «La plupart commandent viennoiseries et autres mets salés plusieurs semaines avant le mois sacré. Et ils font appel à notre service pour un cocktail dinatoire uniquement quand ils ont des invités. On assure f’tour et diner pour toute la famille.»

Nadia confirme : «Je ne fais pas appel au traiteur tous les jours, ce serait de la folie. Mais quand mon mari insiste pour inviter nos deux familles en même temps, je ne me vois vraiment pas  m’occuper de 30 personnes, avec le sourire s’il vous plaît !»

Quand Nadia est rentrée au boulot ce jour là, la table était déjà dressée et les délicieux mets sont arrivés au fur et à mesure. Le traiteur peut être une solution à laquelle on peut avoir recours en urgence, mais seulement une ou deux fois. Mais que faire lorsqu’on n’habite pas au Maghreb ?

Ma mère, la bonne solution ?

Commander et se faire aider par des «étrangers» est une solution pour les unes, c’est un non catégorique chez les autres. «C’est vrai que je manque énormément de sommeil pendant le mois sacré, que je fais des crises de fatigue, mais je ne peux pas faire appel au traiteur». raconte Leila. Son mari est contre l’idée, et sa propre mère aussi. «Chez nous, commander ou se faire aider est un signe de faiblesse. Si vous dites à ma grand-mère que vous commandez des gâteaux ou autres mets, elle vous dira : H’chouma, vous êtes manchots ?», plaisante-t-elle.

«Mères, tantes et grand-mère nous disent de ne pas commander, mais sont elles obligées de tout savoir ?», sourit Naila. La jeune épouse commande mais ne rentre pas dans les détails. «Quand ils complimentent la cuisine, je me contente d’un sourire et d’un clin d’œil complice à mon mari»

Chez Mariame, on refuse catégoriquement de commander, mais on s’entraide. «Ma mère et mes tantes organisent des après-midi cuisine. Tout le monde met la main à la pâte et chacun ressort avec sa part», raconte t-elle.

«C’est ma mère qui s’occupe de tout et qui me donne ma part un jour sur deux. Soupe, gâteaux, crêpes, je n’ai qu’à passer chez ma mère pour que le ftour soit prêt», se félicite presque Nawal.

Zineb est étudiante en France. Si elle ne peut pas rentrer chez elle pour le ramadan, ses copines maghrébines constituent sa 2e famille. «Chacune de nous reçoit des mets traditionnels de son pays, et on met tout en commun. Chaque repas est une découverte des traditions des autres. Et puis, vous nous voyez préparer un repas tous les jours après les cours ?»

Chacune a trouvé sa solution. L’important est d’y aller à son rythme pour éviter les crises de fatigue, mais ne culpabilisons pas ladies, car, je vous le redis, nous ne sommes pas wonderwoman !