chargement...
Les 220 000 musulmans de Marseille devront se passer de leur grande mosquée. La mairie va en effet résilier le bail du terrain où elle devait être construite, révèle La Provence. Les raisons de cette rupture sont nombreuses : un permis caduc (le lieu de culte devait voir le jour en septembre 2016 au plus tard), le non-paiement d’une partie du loyer annuel de 24 000 euros (l’association «La mosquée de Marseille», porteuse du projet, est débitrice de 62 000 euros), des bâtiments dont l’entretien fait cruellement défaut, couverts de graffitis et incendiés, un terrain abandonné où pullulent les détritus. Bref, un projet qui essuie un échec cuisant, initié il y a neuf ans par le maire Jean-Claude Gaudin (Les Républicains), à la tête de la cité phocéenne depuis 1995.
L’édifice religieux devait être implanté sur le site des anciens abattoirs de Saint-Louis, dans le 15e arrondissement. Montant total de l’investissement, 22 millions d’euros. La Ville, propriétaire de la parcelle de 8 000 mètres carrés, va mettre au vote la résiliation du bail emphytéotique consenti en 2007 pour 50 ans à l'association «La mosquée de Marseille».
La première pierre avait été posée le 20 mai 2010, après que la mairie de Marseille avait levé nombre d’obstacles logistiques et financiers. Dalil Boubakeur, alors recteur de la mosquée de Paris et président du Conseil français du culte musulman (CFCM), avait participé à la cérémonie aux côtés de représentants de pays possiblement financeurs comme le Maroc, l’Arabie saoudite, la Tunisie, le Sénégal, la Libye et l’Algérie. Celle-ci s’apprêtait d’ailleurs à faire un don de 7 millions d’euros en faveur de la construction de la mosquée lorsque plusieurs voix s’étaient élevées pour fustiger un «manque de transparence» et s’opposer à la «la mainmise de Gaudin».
