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Maroc : Le mode d’apprentissage à l’école critiqué par la Banque mondiale

Dans un nouveau rapport sur l'éducation dans la région MENA, la Banque mondiale invite le Maroc à changer de méthode d'enseignement qui repose actuellement sur l'apprentissage passif et la mémorisation.

Une école au Maroc. / Ph. DR
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L’éducation au Moyen-Orient et en Afrique du Nord est au cœur d’un nouveau rapport de la Banque mondiale, publié mardi et intitulé «Espérances et aspirations : un nouveau cadre pour l’éducation». En examinant les méthodes et les pédagogies d'apprentissage utilisées dans la région, l'enquête met en évidence le fait que les systèmes éducatifs de la région MENA ne réalisent pas le potentiel requis.

Le Maroc est l’un des pays étudiés dans le rapport de l’institution financière qui a souligné l’importance de «se concentrer sur l’éducation, non seulement comme priorité nationale pour la croissance économique et le développement social, mais comme une urgence nationale pour la stabilité, la paix et la prospérité».

Apprentissage passif et la lecture

Le rapport critique la manière dont les études au Maroc et dans d'autres pays de la région MENA sont enseignés. Au Maroc, 48% des élèves de huit ans ont été invités à mémoriser des faits et des principes scientifiques pour «chaque cours» en 2015. Une méthode qui encourage, selon la Banque mondiale, l'apprentissage passif.

Le rapport se montre critique quant au fait que les écoles du royaume ne prêtent pas attention à l'imagination des élèves. «L'obéissance joue un rôle central dans l'éducation des enfants au Maroc», indique le rapport, ajoutant que moins de 30% du temps d'apprentissage des élèves est consacré à l'imagination.

«Au Maroc, seuls 36% des élèves de la quatrième année (du primaire, ndlr) ont atteint un minimum de compétences en lecture», écrivent les auteurs du rapport, précisant que seuls 41% des élèves de cette même année avaient atteint des niveaux les plus bas dans les normes internationales en 2015, en mathématiques.

Pour ce qui est de la lecture, moins de 37% des élèves de quatrième année du primaire au Maroc ont pu atteindre les bas niveaux de référence internationaux en 2016.

Ce constat a été réitéré en rappelant un rapport de Early Grade Reading qui a indiqué que «plus d'un enfant de deuxième année sur trois en Irak, au Maroc et au Yémen ne pouvait pas lire un seul mot mis dans un texte».

Absentéisme et examens

Le rapport a également pointé du doigt le phénomène d’absentéisme des enseignants dans le royaume. Selon la Banque mondiale, 28% des étudiants marocains sont touchés par «l'absentéisme des enseignants en deuxième année du secondaire».

L'absentéisme n'est pas la seule chose qui entrave le développement du système éducatif dans le royaume. La banque mondiale évoque également les examens organisés par les enseignants.

«Le système marocain d'examens à chaque niveau est destiné à canaliser les étudiants vers des filières éducatives et professionnelles, ce qui obligerait les enseignants à utiliser des méthodes d'enseignement didactiques plutôt que dialogiques.»

Rapport de la Banque mondiale

Le document précise que «les objectifs du Maroc sont axés sur l’apprentissage de la langue, le développement des compétences sociales appropriées, la compréhension des questions civiques et la préparation des élèves pour des carrières futures». Cependant, le manque de financement «adéquat» est un obstacle à la réalisation de ces objectifs éducatifs malgré les réformes de 2005 et 2009, reconnait-on de même source.

La Banque mondiale suggère un nouveau cadre pour surmonter les défis qui affaiblissent les systèmes éducatifs de la région MENA. L'approche de la Banque mondiale repose sur trois facteurs principaux : une «poussée concertée en faveur d'un apprentissage qui commence tôt pour tous les enfants, quel que soit leur origine», une «attraction plus forte des compétences de toutes les parties prenantes du marché du travail et de la société» et un «nouveau pacte pour l'éducation au niveau national avec une vision unifiée et des responsabilités partagées».