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La famille d’un MRE septuagénaire mobilisée suite à sa condamnation à 8 mois de prison

Condamné le 13 novembre dernier pour «outrage à magistrat», la famille de Bouchaib Haboubi se mobilise pour son état de santé. Souffrant de «troubles bipolaires» et âgé de 70 ans, il s’est retrouvé devant la justice marocaine suite à un conflit d’héritage.

Le tribunal de première instance de Casablanca. / Ph. DR
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Le 13 novembre dernier, le tribunal de première instance de Casablanca a condamné Bouchaib Haboubi, Marocains résidant en France et âgé de 70 ans, à 8 mois de prison ferme en plus d’une amende. Il a été condamné pour «outrage à magistrat» et incarcéré dans la prison locale Ain Sbaâ 1 malgré sa maladie, dénonce sa famille.

Dans une lettre parvenue à Yabiladi, les enfants et proches de Bouchaib rappellent que ce dernier souffre de «troubles bipolaires», une maladie «diagnostiquée et soignée» en France depuis plusieurs années. «Elle est reconnue comme invalidante à 80% par les experts de la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) en France», poursuit la lettre que la famille a adressé au roi Mohammed VI.

La famille Haboubi, mobilisée depuis l’arrestation du père en octobre dernier, insiste sur le fait que son traitement est «mal équilibré compte tenu des situations stressantes» liées à un problème d’héritage.

Des documents attestent de l’état de santé du MRE

Selon les documents joints à la lettre, une attestation éditée par la MDPH et datant de 2011 indique que la Commission des droits et de l’autonomie (CDA) au sein de la MDPH a pris la décision d’accorder à Bouchaib Haboubi la carte d’invalidité et reconnait que le patient présente «un taux d’incapacité égal ou supérieur à 80%».

Son médecin généraliste en France certifie même dans un autre document datant du 17 octobre 2018 que son patient «présente un syndrome bipolaire mal équilibré actuellement» et qu’il est suivi par un psychiatre. Ce dernier atteste aussi, dans un autre document datant d’octobre 2018, que le MRE septuagénaire souffre de «troubles psychiatrique sévères». Un «état qui se manifeste par des réactions impulsives, mal contrôlées et inadaptées, associées aux fluctuations de l’humeur caractéristiques du trouble».

Un membre de la famille de Bouchaib Haboubi, contacté par Yabiladi ce vendredi, fait savoir que la justice «n’a pas fait appel à une expertise médicale, n’a pas pris en compte les certificats présentés» par la défense de ce MRE et «n’a pas été clémente compte tenu de son âge avancé et sa maladie». La même source nous informe aussi qu’«un des risques majeurs est le suicide s’il n'a plus de traitement adapté et doit donc absolument rééquilibrer son traitement sous peine qu'il soit perdu mentalement et qu'il s'engouffre dans des délires effrayants».

Un conflit d’héritage à l’origine de l’incarcération

A l’origine de cette affaire, une autre relative à un problème d’héritage. Bouchaib Haboubi, son frère et ses trois sœurs accusent une troisième personne, qui «se fait passer pour le neveu, de faux et usages de faux». Ils font aussi l’objet d’une plainte déposée par cette personne qui les accusent de vouloir le priver de son héritage.

Le 17 septembre 2017, Mohamed Haboubi, frère de Bouchaib, est décédé, laissant derrière lui un terrain et une maison située à Douar El Aâyayssa à Nouaceur, près de Casablanca. Si ses frères et sœurs assurent que leur frère ne s’est jamais marié et n’a pas d’enfants, la partie adverse dément et assure que Mohamed Haboubi a eu un enfant d’un précédent mariage et qui devient ainsi le seul héritier.

«Il disposait de documents qui mettent en doute cette version le jour de son arrestation, mais nous ignorons où se trouvent ces documents pour l’instant», déplore notre source.

Les deux plaintes déposées par et contre la famille Haboubi sont toujours en cours, alors que la défense du MRE s’apprête à interjeter appel à la plainte déposée contre Bouchaib.