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Le gouvernement qualifie de «rumeur» la visite présumée de Netanyahu au Maroc

Depuis plusieurs jours, l’information sur une éventuelle visite du premier ministre israélien circule, passant du Maroc à Israël avant de regagner l’Algérie et la Tunisie. Jeudi, le porte-parole du gouvernement a confirmé qu’il ne s’agissait que d’une rumeur.

Le roi Mohammed VI, le prince héritier Moulay Hassan et Benyamin Netanyahu, au centenaire de l'armistice de la Première Guerre mondiale organisé en novembre dernier à Paris. / Ph. François Mori - Associated Press
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Après plusieurs jours de polémique ayant poussé des activistes anti-normalisation à manifester hier à Rabat, le gouvernement marocain sort enfin de son mutisme.

Jeudi, lors d’une conférence de presse à l’issue du conseil du gouvernement, à Rabat, le ministre chargé des Relations avec le Parlement et la société civile, porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi a refusé de commenter la «visite présumée» de Benyamin Netanyahou au Maroc, qualifiant cette information de «rumeur». Un démenti, aussi court soit-il, qui tord le cou à la rumeur née il y a déjà plusieurs jours.

Une information relayée par les médias israéliens

Aux origines de cette information, un article publié dans l’hebdomadaire arabophone marocain Al Ousboue, qui évoque cette visite. L’information a ensuite été confirmée par des «sources proches du cabinet du premier ministre israélien», citées par Le Desk. Selon ce dernier, «Benjamin Netanyahu travaille en coulisses (…) pour concrétiser un projet de visite au Maroc». Un déplacement censé intervenir «avant les élections générales qui remettront en jeu son mandat et dont le scrutin a été avancé au 9 avril 2019», poursuit le média.

Une information aussitôt reprise par The Times of Israel. Dans un article datant du 25 janvier, ce journal affirme, en citant Le Desk, que «le conseiller à la sécurité nationale, Meir Ben-Shabbat travaillerait avec le soutien des États-Unis pour organiser une réunion entre Netanyahu et le roi Mohammed VI au Maroc». De quoi mobiliser toute une armada de médias israéliens à l’instar de Hadashot TV, qui précise que «la visite aurait lieu vers le 30 mars, juste après la visite du pape François dans ce pays d’Afrique».

Une correspondante d’Israel Today a, elle aussi, confirmé l’information, annonçant que «le premier ministre israélien visitera prochainement un pays de l’Afrique du Nord», sans toutefois préciser s’il s’agit du Maroc.

Une rumeur qui a fait réagir au Maroc, en Algérie et en Tunisie

La rumeur, soutenue par d’autres médias israéliens, n’a pas manqué d’être reprise différemment, par d’autres médias arabes. Selon Arabi 21, plusieurs médias tunisiens et algériens ont en effet repris l’information sur cet éventuel déplacement de Netanyahu, allant même jusqu’à annoncer que «les autorités algériennes et tunisiennes ont refusé d’autoriser l’avion du premier ministre israélien de survoler leurs espaces aériens respectifs». Il souligne aussi que des «responsables américains, français, espagnols, saoudiens et émiratis ont fait pression sur leurs homologues algériens et tunisiens, en vain». Jusqu'ici, aucune source sérieuse n'est venue étayer ces «révélations».

Au Maroc, la visite présumée de Netanyahou a provoqué l’ire des activistes anti-normalisation, qui ont d’ores et déjà manifesté contre cette visite éventuelle. Middle East Monitor a rapporté hier qu’une manifestation a ainsi été organisée. «Des dizaines de Marocains, convoqués par l’Observatoire marocain contre la normalisation avec Israël, ont manifesté hier devant le parlement du pays pour protester contre cette nouvelle», écrit le média. Lundi, une autre manifestation aurait été organisée dans la capitale, durant laquelle «les manifestants ont affirmé qu’une visite de Netanyahu serait une atteinte à la lutte du peuple palestinien et une provocation à l’égard du peuple marocain», rapporte pour sa part Arabi 21.

Mardi, une source diplomatique marocaine, contactée par Yabiladi, avait affirmé que les informations sur l’éventuelle visite du premier ministre israélien «proviennent seulement et exclusivement de sources médiatiques».