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Sommet de l’UA : Les versions opposées du Maroc et du Polisario sur la question du Sahara

En attendant la publication du communiqué final du 32e Sommet de l’Union africaine, le Maroc et le Front Polisario livrent deux versions opposées. Si le royaume se félicite d’un «premier sommet» sans décision sur le Sahara, le Polisario relaye l’intervention de l’Algérien Smail Chergui.

Les chefs d'Etat et de gouvernement ayant pris part au 32e Sommet de l'Union africaine à Addis-Abeba. / Ph. DR
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Le 32e sommet de l’Union africaine s’est achevé lundi 11 février à Addis-Abeba. Mais en attendant le communiqué final de cette rencontre de haut niveau, le Maroc et le Front Polisario apportent deux versions différentes de ce sommet sur la question du Sahara occidental.

Lundi soir, dans une déclaration à la presse relayée par l’agence MAP, le chef de la diplomatie marocaine, Nasser Bourita a affirmé que ce sommet est le premier «qui ne prend pas de décision sur la question du Sahara marocain parce que les décisions sont prises à l’ONU à New York».

Un premier sommet sans décision sur le Sahara

«Le sommet d’Addis-Abeba a consacré l’alignement progressif mais réel de l’Union africaine sur les dispositions et la littérature des Nations unies sur la question du Sahara marocain», a-t-il ajouté, précisant que «c’est le premier sommet lors duquel le rapport du Conseil de paix et de sécurité du l’Union africaine ne contient aucune référence à la question du Sahara marocain», a-t-il relevé.

«Le Conseiller juridique a statué que sur la base de la décision du Sommet de Nouakchott, des documents juridiques de référence de l’UA et de l’acte constitutif de l’UA, le Conseil de paix et de sécurité du l’UA ne peut d’aucune manière, au niveau des ambassadeurs et des ministres, aborder, citer ou se référer à la question du Sahara marocain.»

Nasser Bourita

«Aujourd’hui, tous les documents ont été nettoyés, ceux sur les droits de l’Homme, les réfugiés et les questions politiques», a ajouté le chef de la diplomatie marocaine. Nasser Bourita fait référence à une lettre adressée le 8 février dernier aux ambassadeurs et représentants permanents des pays africains à l’UA par le conseiller juridique de l’UA et ambassadeur représentant permanant du Nigéria. Un document consulté ce mardi par Yabiladi, dans lequel Bankole Adeoye rappelle la décision prise lors du Sommet de Nouakchott, ayant interdit au Conseil de paix et de sécurité de l’UA d’«aborder, de citer ou de faire référence à la situation du Sahara occidental sous aucune manière et aucune forme».

«Conformément à l’opinion du Conseil juridique et afin d’assurer la finalisation du rapport du CPS, j’invite à ce que toute référence au Sahara occidental soit retirée du rapport préliminaire du Conseil», poursuit le diplomate nigérian.

Le conflit toutefois abordé par Smail Chergui lors du Sommet

Seulement, cela n’a pas empêché l’Algérien Smail Chergui, commissaire de l’Union africaine pour la paix et la sécurité, d’aborder la question du Sahara devant le Sommet, lors de la présentation du rapport annuel du CPS, à en croire le Front Polisario. Selon l’agence de presse du mouvement, Smail Chergui a saisi cette occasion pour «appeler l’UA à plus de soutien vis-à-vis des efforts des Nations unies pour parvenir à une solution au conflit du Sahara occidental».

Dimanche, le diplomate a affirmé que le CPS «se félicite des efforts de l’envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies, Horst Kohler, ayant conduit à la réunion des deux parties du conflit, le Maroc et le Front Polisario, ainsi que les pays voisins, l’Algérie et la Mauritanie à Genève en décembre dernier». Smail Chergui a également salué «l’engagement positif manifesté» par les partis, ne manquant pas d’«aborder la situation des réfugiés sahraouis dans les camps de Tindouf», conclut l’agence du Polisario.

Des propos qui ne risquent pas de figurer dans le rapport final, conformément à la décision du Conseil juridique de l’UA et les conclusions du Sommet de Nouakchott. Mais en attendant, le Polisario se félicite déjà de l’élection du Sud-africain Cyril Ramaphosa en tant que nouveau membre de la troïka présidentielle de l’Union africaine, chargée du suivi de la question du Sahara occidental, et du départ du chef de l’Etat guinéen, Alpha Condé.