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Maroc : Saïd Amzazi confirme la révocation d’enseignants recrutés par contrat

Le ministre de l’Education nationale, de la formation professionnelle, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Saïd Amzazi, a annoncé ce mercredi que le gouvernement allait recourir à des mesures de révocation à l’encontre des enseignants actifs au sein de la Coordination nationale des recrutés par contrat.

Saïd Amzazi, ministre de l'Education nationale / Ph. DR.
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Nouveau rebondissement dans le dossier des enseignants contractuels. En conférence de presse ce mercredi, le ministre de tutelle, Saïd Amzazi, affirme que l’exécutif a répondu aux revendications des enseignants grévistes, assurant officiellement que «des mesures de révocations vont commencer à être prises» à l’encontre de quiconque «fait obstruction au bon déroulement» de l’année scolaire en cours. Cette rencontre s’est tenue en présente de Mustapha El Khalfi, ministre chargé des Relations avec le Parlement et la société civile, porte-parole du gouvernement.

Saïd Amzazi a expliquée que c’étaient les directeur des Académies régionales de l’éducation et de la formation (AREF) qui allaient procéder à l’exécution de ces procédures, car selon lui, «ce sont ces derniers qui les ont recrutés». Pour le ministre, ce que mènent les enseignants du public «n’est pas une grève». «Est-ce qu’il existe une grève qui dure quatre semaines ?», s’est-il interrogé, avant d’avancer que «c’est un abandon de poste et une suspension collective du travail» (sic).

Le ministère ne reconnaît pas la Coordination des enseignants contractuels

Amzazi souligne qu’une révocation visera les concernés, qu’il taxe d’«inciter les autres enseignants» en «mettant à mal un service public dont il ne faut pas interrompre la continuité».

«Certains directeurs régionaux ont porté plainte contre des professeurs.»

Saïd Amzazi, ministre de l’Education nationale

Quant au refus de discuter avec les coordinations desdits professeurs, il considère que «le dialogue n’aura lieu qu’avec les institutions constitutionnelles reconnues représentées via les syndicats qui tiennent leur légitimé des élections». Il ajoute sur ce point : «Les membres de la coordination sont-ils élus ? Nous avons dit à ces syndicats de venir avec les enseignants qu’ils veulent, mais pas ceux de la coordination.»

Ainsi, le ministre réitère ses appels aux professeurs en grève pour joindre les classes, soulignant que «le gouvernement tient à l’intérêt des élèves». Selon lui, le taux d’élèves «touchés par les manifestations des enseignants contractuels a atteint 7%, soit 300 000 sur 7 millions».

Dans ce sens, il indique que «des mesures ont été prises pour combler les absences, à savoir le recours aux enseignants remplaçants ou retraités, des professeurs de l’enseignement privé, en plus d’un partenariat conclu avec des conseils régionaux pour fournir les cadres qu’il faut» ou encore le fusionnement de classes.

Un dialogue de sourds entre le gouvernement et les enseignants

Pour sa part, le ministre chargé des Relations avec le Parlement et la société civile, porte-parole du gouvernement, a rappelé l’annonce de ce dernier, le 21 février, sur le «développement du régime de base des AREF».

«Nous avons déclaré depuis que l’objectif était d’arriver à une égalité entre les enseignants de la fonction publique et ceux recrutés au niveau des académies.»

Mustapha Khalfi, porte-parole du gouvernement

De ce fait, Mustapha El Khalfi soutient que «le recrutement au niveau régional est une option stratégique pour laquelle il ne faut pas faire marche-arrière». Il a ajouté que le 13 mars, les conseils administratifs des AREF s’étaient réunis et avaient «aboli le système contractuel». Il se défend par ailleurs de toute influence de la Banque mondiale, qui «aurait dicté cette politique dans le cadre de ses recommandations». «Notre relation avec la Banque mondiale est basée sur la transparence ; le Maroc communique de manière claire sur tous les prêts qu’il reçoit et qui sont sans rapport avec avec le dossier des enseignants», argue le ministre

«Les raisons des manifestations et les revendications légitimes ont été traités», tranche-t-il en appelant les enseignants à «rejoindre les écoles pour qu’on ne soit pas obligé de prendre des mesures». Il affirme enfin que «les mesures qui seront prises à l’encontre de ces professeurs sont celles qui s’appliquent aux fonctionnaires publics».