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Sahara : Au Maroc, certains redoutent la visite du n°3 de la diplomatie américaine

La visite de David Hale à Rabat donne du fil à retordre à certaines parties au Maroc. Elles redoutent que l’administration Trump ne prépare un scénario similaire à celui de 2013, d’autant que le rapport d’Antonio Guterres a déjà donné un aperçu de la volonté des Etats-Unis d’opérer un changement sur la question des droits de l’Homme.

David Hale occupe actuellement le poste de sous-secrétaire d’État américain aux affaires politiques. / DR
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David Hale est attendu à Rabat le 8 avril. Le n°3 de la diplomatie américaine entame sa visite alors que le conseil de sécurité a programmé l’examen de la question du Sahara occidental les 9 et 10 avril.

A Rabat, des parties redoutent le timing de ce déplacement. Elles craignent de «nouvelles pressions» de la part de l’administration Trump sur le royaume afin qu’il «accepte de faire des concessions», nous confie une source proche du dossier.

On apprend également que le fait d’inscrire la France dans la tournée du diplomate américain n’apaise guère ces inquiétudes ; bien au contraire. «Certains croient qu’en se rendant à Paris, David Hale cherche à rallier à son projet les Français, principaux alliés du Maroc sur la question du Sahara au Conseil de sécurité, et ce avant le début des négociations sur un nouveau projet de résolution des Quinze, prévues dans les jours à venir. Les Américains savent parfaitement que sans l’appui de la France, leur démarche est vouée à l’échec», ajoute-t-elle.

Est-ce le retour du scénario de 2013 ?

Exclure l’étape algérienne dans le programme est un autre motif de préoccupation pour des parties marocaines. «Cela montre que Rabat et Paris sont les premières concernées par la visite de David Hale», explique notre interlocuteur. Pour mémoire, une dizaine de jours avant la tenue du premier round de la table ronde de Genève, les 5 et 6 décembre, le diplomate américain s’était rendu au Maroc et en Algérie en vue de la préparation de ce rendez-vous.

«Il y a de fortes chances que le n°3 de la diplomatie américaine aborde avec les responsables marocains et français la mise en place d’un mécanisme indépendant pour la surveillance des droits de l’Homme dans la province», avance la même source. En effet, dans son rapport remis au Conseil de sécurité, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a indiqué qu’«une surveillance indépendante, impartiale, globale et soutenue de la situation des droits des personnes est nécessaire pour assurer la protection de tous les habitants du Sahara occidental».

Des termes qui ne sont pas sans rappeler le rapport d’avril 2013 de son prédécesseur, Ban Ki-moon. Un texte qui avait été immédiatement suivi de la présentation, par l’administration Obama, d’un projet de résolution prévoyant l’élargissement du mandat de la MINURSO à la surveillance des droits de l’Homme au Sahara. Une requête rejetée par le royaume et par d’autres capitales influentes sur ce dossier.