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Afrique : Depuis 2001, le Maroc avance à petits pas au sein de la CEN-SAD

Bien avant son adhésion à l’Union africaine, le Maroc avait parié dès 2001 sur la CEN-SAD pour étendre son influence sur le continent. Après la disparition de Kadhafi, en septembre 2011, le Maroc a renforcé sa présence au sein du groupement régional. 

Le Sommet extraordinaire des chefs d’État et de gouvernement de la CEN-SAD, qui se tient ce samedi à N'Djamena. / Ph. DR
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Le Sommet extraordinaire des chefs d’État et de gouvernement de la Communauté des États sahélo-sahariens (CEN-SAD) s’est ouvert samedi 13 avril à N'Djamena, la capitale tchadienne.

Le Maroc est, depuis 2001, membre de ce groupe régional qui réunit 28 Etats, issus du Maghreb, de la CEDEAO, de la COMESA (Marché commun de l'Afrique orientale et australe) et de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (Igad) en Afrique de l’Est. Ce qui fait, d’ailleurs, sa force et sa richesse. Autant de raisons ayant conduit Mouammar Kadhafi, l'ancien dirigeant libyen à son lancement en 1998.

Depuis son adhésion en 2001, le royaume avait adopté un profil bas, sachant que la CEN-SAD était considéré le pré carré du «guide libyen». Avec sa disparition en 2011, le Maroc a tenté doucement mais sûrement d’insuffler une nouvelle dynamique au sein de l’institution.

Le Maroc a permis la refondation du CEN-SAD

Le 11 juin 2012, la capitale marocaine accueillait une session extraordinaire du Conseil exécutif de la Communauté. La question de sa refondation était le principal point inscrit sur l’agenda des participants. La réunion s’était conclue sur une «Déclaration de Rabat», véritable feuille de route fixant les réformes à introduire dans les années à venir.  

Certes, le royaume avait pris les choses en main mais il a veillé à ne pas froisser celui se présentait comme le successeur de Kadhafi dans la zone, à savoir le président tchadien Idriss Deby. D’ailleurs, il a cédé au Tchad d’abriter la signature du traité révisé, lors du Sommet extraordinaire de mars 2013 du groupement régional.

En novembre 2013, le Maroc a organisé la Conférence régionale de la CEN-SAD sur le renforcement de la sécurité des frontières entre les pays du Sahel et du Maghreb. L’année suivante, le sommet du groupe s'est tenu à Rabat.

Actuellement, le contexte a évolué. L’homme fort de N’Djamena, au pouvoir depuis 1990, n’est plus au sommet de sa gloire. En février dernier, son régime a vacillé à cause d’une attaque d’un groupe en provenance de la Libye. Une intervention des avions française a «permis au total de mettre hors de combat une vingtaine de pick-up», indiquait un communiqué du ministre français de la Défense.

Et pourtant, le Tchad était considéré, il y a juste quelques années, comme l’une des principales forces militaires dans la région de l'Afrique de l'Ouest. En témoigne son engagement dans la guerre contre Boko Haram après les défaites encaissées par le Nigéria et le Cameroun. Ce sont, en effet, les soldats tchadiens qui avaient freiné l’expansion du groupe terroriste en 2015 dans cette zone.

Ce samedi 13 avril, le ministre marocain des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Nasser Bourita a remis un message du roi Mohammed VI au président tchadien. La veille, c’est le secrétaire général adjoint à la présidence du Tchad, Hissein Brahim Taha qui était en visite à Rabat.

Une consolidation des liens qui permet au Maroc de damer le pion à l'Algérie, son principal concurrent en Afrique, qui n'est d'ailleurs pas membre de la CEN-SAD.

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