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Youssef Zyami ou les sept vies d’un entrepreneur franco-marocain

Télécommunications, commerce international, restauration, immobilier… Ce Franco-marocain qui n’a pas encore trente ans, originaire de Paris, est chevronné au monde de l’entreprenariat.

Youssef Zyami, même pas 30 ans et déjà chevronné au monde de l’entreprenariat. / DR
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Youssef Zyami est un touche-à-tout. Lorsque cet entrepreneur franco-marocain de 29 ans est arrivé au Maroc, en 2011, il souhaitait concilier deux désirs : «saisir des opportunités dans les affaires, notamment le commerce, et m’installer au Maroc», nous dit-il. Huit ans plus tard, c’est chose faite : ce natif de Paris est aujourd’hui à la tête d’une société de promotion immobilière, KLS Pro, qu’il a lancée en 2016.

«On achète des terrains sur lesquels on construit des appartements et des villas, puis on les vend. On chapeaute la construction, les finitions, les grosses œuvres, l’agencement et l’ameublement», nous explique-t-il. Son entreprise emploie dix salariés et recourt parfois à des contrats intérimaires «selon les chantiers».

Le jeune homme, dont le père est originaire de Zagora et la mère de Casablanca, est rôdé à l’entreprenariat : en France, il travaillait dans les télécommunications. Pendant trois ans, sa boîte sous-traite pour Orange et Bouygues.  «Il y a eu énormément de concurrence, les marchés se sont développés et les prix des prestations ont été divisés par trois, voire quatre. Ça devenait moins intéressant pour moi.» Il se lance ensuite dans l’import-export entre la Chine et le Maroc. «Rien de vraiment ciblé ; j’adaptais mes offres aux demandes. J’ai notamment vendu des tissus pour des usines de conception de draps pour l’hôtellerie ainsi que du matériel électronique», précise-t-il.

C’est à cette époque que, de fil en aiguille, il tisse un réseau au Maroc et est amené à y passer plus de temps. «Puis j’ai eu plusieurs activités dans la restauration. J’ai acheté deux locaux commerciaux à Rabat et Kénitra, j’y ai installé deux restaurants – l’un français, l’autre japonais – et j’ai fait moi-même l’agencement, la décoration, le design. Souvent, on me demandait le nom de l’entreprise ou de l’architecte qui avait travaillé avec moi, et je répondais que ce n’était personne d’autre que moi !», poursuit Youssef Zyami.

Une question d’adaptation

Cette expérience lui balise la voie à d’autres opportunités professionnelles. Il réalise les travaux d’agencement des restaurants de deux de ses amis, à Marrakech et Tanger, et se prend de passion pour la promotion immobilière. «J’ai commencé par faire de la rénovation et de l’agencement de magasins, de restaurants et d’appartements, puis petit à petit j’ai évolué vers de la promotion immobilière sur Marrakech et Kénitra, tout en étant basé à Casablanca.» Son entreprise est en effet domiciliée dans la capitale économique, au sein de l’espace Regus, spécialisé dans la mise à disposition de lieux de travail et de coworking, à la Marina.

Sur le volet création d’entreprise, le trentenaire dit ne pas avoir eu de difficultés «grâce aux structures qui accompagnent ce genre d’opérations». Il a délégué le lancement de sa société à l’Agence marocaine pour le développement de l’entreprise (AMDE), basée à Casablanca. La partie la plus difficile, en revanche, c’est celle «du quotidien et de la rigueur» : «il faut être rigoureux pour mener au mieux son entreprise et ses activités. La gestion des ressources humaines et de la masse salariale est différente de l’Europe, mais on s’adapte.»

«Quand on arrive de France ou d’ailleurs, on n’est pas meilleur ni moins bon ; on a juste une mentalité différente. Il suffit de s’adapter pour parvenir à mieux manager.»

Youssef Zyami

Au Maroc, des perspectives intéressantes

Youssef Zyami souligne toutefois le manque d’autonomie et d’initiative rencontrée ici et là. Et d’ajouter : «Au Maroc, on a tendance à se reposer sur ses acquis alors qu’en réalité, toutes les professions évoluent. Un apprentissage est toujours possible. Il faut insister pour imposer une rigueur et une qualité. J’ai déjà eu des ouvriers qui avaient une certaine largesse sur les prestations de pose (de marbre par exemple), que je n’ai pas acceptée. Et puis avec le temps, ils se sont adaptés à ce que je voulais parce qu’au fond, ils savent le faire.»

L’entrepreneur loue toutefois les «qualités et le savoir-faire artisanaux» des Marocains. «On est capables de réaliser pas mal de chose. L’artisanat marocain a une réelle valeur, d’autant que le pays est en plein développement.» Youssef Zyami s’attèle actuellement à la création d’une filiale de sa société dans l’ameublement, avec la conception d’une gamme de meubles. «Les perspectives au Maroc sont larges», conclut-il, confiant.

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