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"...il est un débat ouvert mais pas encore mené à terme concernant la définition de l’intellectuel. Pour ma part, voilà ce que je propose : Un intellectuel est d’abord quelqu’un de lettré qui lit beaucoup et qui se forge ainsi des opinions neutres sur les questions simples et cruciales de la vie de ses contemporains. C’est un fin observateur de l’évolution politique et sociale, ce qui développe en lui une certaine capacité d’anticipation laquelle lui permet de tracer aisément des perspectives justes. Il se doit d’émettre des idées en toute objectivité, c’est donc une personne essentiellement crédible qui ne peut en aucun cas intégrer un parti politique ou une association à vocation politique sous peine de perdre automatiquement sa crédibilité, sa qualité d’intellectuel…C’est un homme courageux, extrêmement franc et direct, qui n’hésite pas à leur dire leurs quatre vérités aux gouvernants et c’est là d’ailleurs le critère essentiel qu’il se doive de remplir. Un intellectuel est un grand solitaire qui n’est jamais ni avec les uns ni avec les autres, ni pour ni contre qui que ce soit. C’est tout simplement un homme d’honneur qui, à défaut de pouvoir prodiguer la justice se contente de dénoncer les injustices, car en général il est écarté de toute responsabilité dans les pays sous développés vue son intégrité et son honnêteté. Et lorsqu’il travaille pour un gouvernement, il continue à être ce qu’il est quitte à démissionner. Quant à son niveau d’instruction, au-delà d’un certain seuil de culture générale la sincérité et le courage sont les critères de base pour reconnaître un intellectuel, car un ‘intellectuel’ hypocrite, vipérin et menteur n’en est tout simplement pas un qu’elles que soient ses connaissances. C’est là une définition bien tranchante, parce que je crois que nous avons besoin plus que jamais de trancher, de prendre des risques à tous les niveaux…car à force de toujours chercher des formules de conciliation on ne résout en fin de compte aucun problème. ..."

Source: Parole de caïd

Pourquoi nos intellectuels manquent de courage ?
Sont-ils matérialistes au point de refuser un combat, ne serais-ce que pour leurs idées ?

"...Nombreux d’entre les intellectuels marocains au sens vrai du terme sont capables de produire des idées brillantes et novatrices mais encore faut-il leur en donner l’occasion. A défaut d’une réelle volonté de libérer les énergies nous continueront à favoriser une culture de sous développement initiée par de faux intellectuels opportunistes, des intellectuels « tournesols » Des ‘intellectuels’ aux ordres qui acceptent volontiers de limiter leur champ d’action, de trop mesurer leurs propos et parfois de louer leurs langues et leurs plumes à la partie forte du moment. Des ‘intellectuels’ et en même temps des ‘hommes d’affaires’ coriaces…
Dans notre conscience générale le titre d’intellectuel est tributaire de l’obtention de diplômes. Or dans un système d’enseignement basé sur l’apprentissage systématique et qui ne favorise pas la véritable recherche, la valeur des diplômes obtenus est plus que jamais remise en cause. De plus, à voir le comportement de certains de nos docteurs, nous sommes en droit de nous demander s’ils ont mérité leurs doctorats. D’anciens étudiants se souviennent de ce professeur qui leur enseignait une certaine matière de Droit à la faculté Mohamed V des sciences juridiques économiques et sociale de Rabat, un certain Jalal Essaid, (plus tard président du parlement puis de la chambre des conseillés), qui se contentait en guise de conférence de dicter mot à mot et avec la ponctuation, pendant une heure et demi, le même cours dicté à un lauréat 14 ans plus tôt ! Une fois la dictée finie, Jalal Essaid ramassait son cahier et s’en allait sans même dire au revoir aux étudiants. Côté diplômes donc, que vaut un doctorat attribué à un homme sans personnalité, intellectuellement timide et lâche, qui se laisse écraser par le premier préposé du makhzen inculte rétrograde et corrompu qu’il rencontre? Sauf rares exceptions, un docteur chez nous est malheureusement réduit à un simple matricule sur l’échelle des rémunérations attribuées, pour la plus part des cas, injustement. Autrement le Maroc ne compterait pas parmi les pays sous développés en l’an 2005 ! J’espère que ces propos auront un effet de choc, car justement notre véritable élite, actuellement en état d’hibernation, a besoin d’être choquée pour sortir de sa longue léthargie. ..."

Source: "Parole de caïd"

Est-ce la peur de la prison qui les effraye ?
Ou la peur d'être isolé par un système sans pitié pour ceux qui s'écartent d'un schéma de pensée.
L'individualisme prime sur le reste, à quoi bon se risquer à être le seul, oubliant que ça pourrait créer une dynamique.

IL NE DIRA JAMAIS LA VERITE C UNE TOMBE CE MEC IL SE CROIt ENCORE FORT COMME AVANT !

Citation
andi espoir a écrit:
Est-ce la peur de la prison qui les effraye ?
Ou la peur d'être isolé par un système sans pitié pour ceux qui s'écartent d'un schéma de pensée.
L'individualisme prime sur le reste, à quoi bon se risquer à être le seul, oubliant que ça pourrait créer une dynamique.

Pour que cela crée une dynamique il faudrait que les "forces vives" existent or les plus "intelligents" d'entre nos intellectuels savent qu'il n'existe que des "forces mortes" guidées par l'ardente soif du gain...Bref, tant que le Marocain standard préferera corrompre à coup de 20,00 dirhams par lâcheté, pour ne pas avoir à attendre et à revendiquer convenablement et de manière civilisée ses droits, parler de dynamique est une chimère...



Modifié 1 fois. Dernière modification le 27/05/06 23:32 par le citoyen.

Citation
dadia a écrit:
IL NE DIRA JAMAIS LA VERITE C UNE TOMBE CE MEC IL SE CROIt ENCORE FORT COMME AVANT !

Ha,Ha,ha,ha...Ah! La jeunesse...!

"...Mehdi Manjra : « …le changement ne vient pas d’en haut…la responsabilité reste à la charge du citoyen… » ..."

Source: "Maroc et Marocains"

La vérité est celle que tout un chacun croit détenir... ...

C'est vrai que la corruption est malheureusement institutionnalisé au Maroc, à tel point que le marocain lambda a pris l'habitude de payer pour des choses inutiles.
Ce dernier ne se rent même pas compte qu'il fait le jeu des nantis, qui ont un pouvoir autre que le sien.
Est-ce qu'il faut augmenter les salaires pour diminuer l'attirance envers ce fléau ?

Négatif! C'est une question de dignité d'abord et avant tout...Oui, entre ce que touche Ahizoune et ce que touche le mokadem, par exemple, il y a un pas (entre 55 millions et 800,00 dhs)..mais lorsqu'on est sans fierté on tend la main quelque soit le salaire que l'on perçoit..

..de même que lorsqu'on est lâche on donne sans demander son reste..

Je vois, c'est une question d'éducation.
A la base, on se doit d'inculquer à ses enfants, de refuser toute forme de corruption.
Je me souviens que des cousins rêvaient de travailler à la douane, moi bien sûr avec ma mentalité de "français", je ne voyais pas l'attrait pour cette profession.
Mon cousin m'a vanté l'intérêt d'y travailler, en me disant qu'il y'avait de l'argent à se faire, par le biais de la corruption, là j'ai compris que c'étais quelque chose de spécifique au bled.
On essayant de comprendre, mon cousin se défends en mettant en avant la corruption des politiques, qui est à ses yeux bien pire.
Moi, bien évidemment, je comprennais que c'était un système mit en place par H2, pour asseoir son pouvoir. En gros "prends l'argent et ferme ta g-ueule".

Il n' y a rien de spécifique au bled, à mon humble avis. ...et pourquoi ils "prennent l'argent et ferment leurs gueules" ? Tout simplement parcequ'ils aiment ça, comme des malades...Chacun est responsable de ses actes! Ceux qui touchent du bakchich sont des pervers et ceux qui le donnent sont des lâches sans dignité..Le Maroc ne sera un pays civilisé que lorsque les Marocains et les Marocaines cesseront de corrompre les fonctionnaires et accepteront d'en payer le prix courageusement sans pleurnicher..



Modifié 2 fois. Dernière modification le 28/05/06 11:30 par le citoyen.

Les MRE ne donnent pas souvent l'exemple, malheureusement.
C'est même une forme de pouvoir pour certains, si tu rencontres des difficultés, va t'adresser à telle personne elle connait du monde.
Personnellement, je préfère payer mes amendes, en demandant un reçu, plutôt que de corrompre.
Après, je pense qu'on vit quand-même dans une dictature, ceci étant il faut se bouger pour changer les choses, et si les intellectuelles ne font pas leur boulot, ce sera difficile.

Au Maroc, la majorité fait dans la corruption et veut continuer dans ce sens. Est-ce démocratique ? je pense que la responsabilté du développement est partagée entre le peuple et, à une moindre mesure, les intellectuels qui ne sont en fait que le reflet de ce même peuple...En Egypte les gens n'ont pas permis au pouvoir de virer un magistrat intégre...Ce même pouvoir a été obligé de rétablir le magistrat intégre dans ses fonctions...Pourtant, la démocratie ne régne pas en Egypte...
Quel que soit le mode de gouvernance, les gouvernants sont toujours à l'écoute du peuple parceque autrement ils ne peuvent pas gouverner. Au Maroc, les gens se fouteraient pas mal qu'un magistrat intégre se fasse virer ou pas..serait-ce parcequ'ils préfèreraient un magistrat corrompu..?..



Modifié 3 fois. Dernière modification le 28/05/06 11:59 par le citoyen.

"...‘L’important…c’est la danse l’important…c’est la danse crois-moi… !!!’ (‘L’important’ est le titre d’une chanson de Gilbert Bécaut) Pour le danseur Lahcen Zinoune, le plus important c’est la danse ! Et, alors qu’aux yeux de l’épouse de ce dernier tous les sacrifices sont bons pour la gloire de la danse, l’un des fils Zinoune quant à lui lance un regard ‘grave’ vers ‘l’avenir de la danse au Maroc…’ ! (Al Ayam n°197) La clé du bonheur des Marocains et des Marocaines serait-elle entre les mains de la famille Zinoune ?..."
source: Maroc et Marocains

Peut être bien, après tout, que combattre la corruption n'est pas une priorité pour les Marocains et les Marocaines..

La société civile est nettement plus active en Egypte.
Organisée et structurée, elle fait descendre dans la rue des milliers de manifestants.
Les pouvoirs publics mettent en face autant de policiers, ce qui montre que les autorités ont peur.
Au Maroc, les gens sont comme anesthésiés devant la personne du roi, ça ressemble à de la vénération.
Dans ces conditions, les inciter à réclamer des changements n'est pas évident, sachant que ces mêmes clés du changement sont entre les mains du roi, qui a tous les pouvoirs.

Pour que la société civile soit active il faudrait qu'elle puisse implanter ses structures..Or lorsque l'on demande à monsieur quelconque ce qu'il pense des fonctionnaires qui dénoncent la corruption, par exemple, et qui se retrouvent de ce fait sans travail, il dira: "oui, ce sont des gens bien mais ils n'avaient qu'à suivre le courant, regardez le résultat ils ont foiré leur carrière..."...

Les gens ne veulent pas payer le prix du changement, les années de plomb sont encore présentes dans les esprits.

Oui, peut être bien mais là il ne s'agit que de sanctions administratives, rien à voir avec les années de plomb..Mais, maintenant, si j'avais à conclure je dirais que c'est ça la démocratie puisque les gens ont ce qu'ils veulent...

Salam à tous,

Quoi de neuf depuis l'interogation du juge ?

Hannou moussa.