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doesntmatter a écrit:
Bonjour, je m'excuse d'avance pour le pavé, j'avais besoin de déballer mon sac. J'ai 20 ans, et je n'arrive pas à avancer dans ma vie.
Je vis chez mes parents et le climat familial me pèse, je n'arrive pas à leur parler ou même à sortir de ma chambre.
Quand j'étais petite j'était très fusionnelle avec mon père, étant son premier enfant, il me gâtait, j'étais la 1re de la classe, tout allait bien entre nous. Mais en grandissant, avec le collège et le lycée, mes notes étaient moins bonnes et mon père refusait de m'adresser la parole les 3/4 du temps. Sur une année, on devait se parler 3mois.
L'année de mes 16 ans, ma cousine a révélé un secret sur moi: que j'avais été victime de pédophilie. En effet, durant toute mon enfance, le frère de mon père a abusé de moi. Je m'étais jurée de ne jamais en parler. S'en est suivit une longue semaine ou mes parents ne savaient pas s'ils me croyaient ou non. Ma mère me posait des questions très gênantes (il t'a touché où? mais pourquoi tu nous l'a pas dis? mais normalement faut crier quand quelqu'un te touche!) et mon père ne me parlait pas. Finalement, mon père est venu me voir, et m'a dit "t'inquiète pas, je te crois". Sauf qu'après, ils n'en ont plus jamais parlé. Ma mère m'a juste dit "T'inquiète pas, Papa va le renvoyer en Algérie, pour qu'il soit sans sa famille". J'avais donc laissé coulé, je n'avais pas envie de revenir à la charge pour un sujet aussi douloureux. Mais les mois passaient, et je constatait que mes parents avaient juste enterré cette histoire.
J'avais déjà un mal-être et je prenais de plus en plus de poids. Les rares fois ou j'ai osé dire à mon père que j'étais mal par rapport à toute cette histoire, il me hurlait dessus "t'es une comédienne, c'est bon, passe à autre chose!".
Passe à autre chose. Je l'ai entendue 1000 fois cette phrase.
Je précise que lorsque la sœur de mon père a su cette histoire, elle m'a dit, en gros "mais il (le pédophile) a une famille! pense à ses enfants, tu vas pas détruire sa famille! il ne faut plus que tu parles de cette histoire". De là, j'ai coupé les ponts avec cette tante, ce que mon père n'a pas du tout apprécié.
Je précise aussi que durant toute cette histoire, ma mère était partagée entre la tristesse de ce qui m'était arrivée, et sa soumission à mon père qui avait décidé de ne rien faire. En effet, chez nous c'est papa qui commande. Donc, ma mère a écouté mon père, plutôt que de m'aider.
J'ai eu 17,18,19 ans et j'ai décidé de ne plus jamais parler de cette histoire à mes parents. J'ai eu mon bac, j'ai fais 2 ans de droits qui ne me plaisaient pas et j'ai changé de filière cette année, je suis en langues. Ce choix a été source de dispute avec mon père (car pour lui, je dois être soit médecin comme lui, soit avocate) et on ne se parlait presque jamais.
En février dernier, mon grand père paternel devait venir chez nous avec ma tante (avec qui j'ai coupé les ponts), donc je cherchais déjà ou j'allais dormir pendant cette période car hors de question de cohabiter avec elle. Mais on a apprit entre temps que mon grand père (qui était au courant de cette histoire de pédophilie) allait venir chez nous ET ENSUITE faire un crochet chez le pédophile! En gros, cet homme qui m'a gâché la vie, est toujours en France, à Lyon, auprès des siens, personne n'a coupé les ponts avec lui, il a la belle vie quoi. Du coup j'ai aussi coupé les ponts avec mon grd-père.
En février, je me suis disputée avec ma mère, elle hurlait "OH PAUVRE DE MOI J'AI ETE ABUSEE SEXUELLEMENT JE N'ARRIVE PAS A PASSER A AUTRE CHOSE" en se moquant de moi. Ce jour là j'ai prit mes affaires et je suis partie sans leur dire où j'allais pendant 1 nuit. (je précise que j'ai pardonné à ma mère)
Et de là, mon père a décidé, encore une fois, de ne plus me parler. Il s'attendait sans doute à ce que je vienne m'excuser d'avoir fugué, mais je n'y arrive pas. Je n'y arrive plus.
Hier, il a fait un pas vers moi, il m'a prise dans ses bras, et a dit "c'est dur de venir s'excuser?" comme d'habitude, toujours à moi de m'excuser. J'ai accepté son câlin et je n'ai rien dit.
Mais je n'arrive pas à lui reparler. J'ai trop de haine envers lui. Je sais qu'il m'aime, et je l'aime aussi, mais s'en est trop. Je suis en colère contre eux deux. J'ai 20 ans et je n'ai pas de vie, je ne sors pas de ma chambre, j'ai bcp de poids à perdre. Je ne sais pas comment avancer.
D'un côté j'ai l'impression de rien valoir pour mes parents. J'ai une sœur de 10 ans, et je sais que je n'accepterai jms qu'on la touche. Pourquoi mes parents ont décidé d'enterrer cette histoire? Je ne comprends pas. Et je ne veux pas les forcer à faire quelque chose pour moi. Je ne veux plus leur en parler. Mais cette haine me consume, et je n'arrive pas à pardonner.
De l'autre, je me dis que je ne suis pas la seule à avoir vécu ça, que j'ai 20 ans et je devrais être capable de me prendre en main, que jdevrais arrêter de me victimiser.
Qu'en pensez vous? Vos conseils me sont précieux. Merci beaucoup.
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LaMAROCAINe2013 a écrit:
Ma Pauvre fille je comprend ta haine.
mais c'est un de tes maharem l'abuseur.
Que veux tu que tes fasse ? couper les ponts avec lui ? être suivi en justice ?
A te lire, cet histoire ne t'a pas empêcher à faire tes études, TON PROBLEME vient de ta PRISE DE POIDS. TU N ARRIVE PLUS à t'accepter à t'assumer comme tu es, à sortir.
Fait un travail sur soi
"déjà" que tu l'appel par "le frère à ton père" et le "pédophile", au lieu de " MON ONCLE", tu as là un refus de tout lien avec lui et ça se comprend
Il est monstreux cet homme d'abuser de sa nièce. Allah yahddi
Essaie de te construire. Vit ta vie.
va voir un psychologue si c'est nécessaire
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usernamepseudo a écrit:
Salam
Chaque vie est unique mais regarde sur yabiladi y'a une fille qui a posté un problème similaire : violée par son oncle aussi. Tu verras ce que les gens lui ont conseillé.
Je suis choquée du comportement de chaque membre de ta famille.
Tes parents t'aiment mais sont très maladroits et ils ne se rendent pas compte de la gravité de ce que tu as subi, de la douleur dû à leurs doutes, et de la deuxième peine que c'est de devoir se taire.
Une certitude : le dénoncer , le poursuivre.
C'est pas toi qui détruit la famille c'est lui et il l'a fait quand il a commencé à abuser de toi.
L'idéal serait de le poursuivre en justice dès que TU t'y sens prête.
Personnellement (c'est le choix que je ferais si pareille chose m'était arrivée), comme tu n'as aucun soutien, je suis d'avis que tu laisses les poursuites en justice de côté pour le moment. Fais toi suivre, diététiquement et psychologiquement.
Réussis tes études trouve toi un boulot , et lance toi dans les procédures.
Pour s'attaquer à un problème pareil faut avoir des ressources : financières , affectives, et surtout avoir confiance soi-même pour aller jusqu'au bout , pour tenir dans la durée. (C'est ma façon de voir les choses car je me dis que je serais seule et que je devrais avoir quelques bagages pour affronter ce monde et ne pas me sentir dévalorisée car sans boulot sans amis sans famille).
Une fois que tu te sens d'attaque, tu attaques.
PS : n'en veut pas à ton petit frère il n'a peut-être pas la maturité nécessaire pour te soutenir, probablement que l'oncle se l'ait mis dans la poche pour pas qu'il y ait de soupçons à son égard.
Ton père par contre pourrait faire l'effort de t'envoyer chez un psy ou une diététicienne éloignée de votre ville s'il craint pour sa réputation. Primum non nocere, surtout quand ça nuit à ta fille.
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