Menu
Connexion Yabiladies Ramadan Radio Forum News
najib allait au cinema...................
a
20 février 2006 12:11
NAJIB ALLAIT AU CINEMA...

dimanche 19 février 2006


J’ajoute mon grain de sel personnel - disons plus exactement que, hélas pour lui, mais attendons la suite..., mon ancien élève, Najib, ajoute son grain de sel, son témoignage, au rapport de Gil-Roblès : diffusion largement autorisée ; texte ci-dessous et sur mon site. Amitiés à tous, Bernard Defrance www.bernard-defrance.net

Samedi 21 janvier 2006, je suis sorti de chez moi à Aubervilliers, vers 20 heures, pour aller au cinéma à Épinay-sur-Seine : j’avais rendez-vous avec ma copine à 22 heures. Comme il était déjà 21 heures 30 passées et que j’ avais peur d’être en retard, arrivé dans Épinay, j’ai coupé à travers une cité pour arriver plus vite. Deux jeunes marchaient derrière moi dans la même direction, quand une voiture de police s’est soudainement arrêtée à leur hauteur, des policiers sont descendus en leur criant de ne pas bouger, j’ai entendu le bruit d’objets qui étaient jetés au sol, et les deux jeunes ont pris la fuite en me dépassant et en courant. Moi je continuais à marcher simplement, étranger à cette histoire. Les policiers se sont mis à poursuivre les deux jeunes. Ils ne m’ont rien dit, m’ont dépassé, et j’ai continué à marcher dans la même direction, je les ai perdus de vue. Un peu plus loin, je les ai revus : ils avaient rattrapé un des deux jeunes et l’avaient menotté, le jeune était par terre et ils le frappaient à coups de pied, à coups de poing et un lui écrasait la tête par terre sous sa chaussure ; le jeune leur criait d’ arrêter, qu’il était asthmatique...

J’ai continué à marcher, en m’éloignant. Mais brusquement un des policiers m ’a crié : « Viens là toi, fils de pute ! » et je n’ai rien compris ! Je suis allé vers eux et un des deux m’a brusquement flanqué un grand coup de pied dans le ventre et je me suis retrouvé par terre, menotté les mains derrière le dos. J’ai essayé d’expliquer que je ne connaissais pas ces jeunes, que je ne faisais que passer, que je n’étais pas avec eux. Le policier s’est mis à me frapper partout à grands coups de pied dans le ventre, dans les côtes, dans le dos et m’a immobilisé sous sa chaussure sur la nuque en m’écrasant la figure par terre. J’ai crié que j’étouffais, il a alors recommencé à me frapper à coups de pied, je croyais que ça n’allait pas s’arrêter ! Finalement il s’est arrêté et m’a traîné dans leur voiture : l’autre jeune y était déjà et ils lui ont demandé s’il me connaissait, il leur a dit que non pas du tout, j’ai essayé d’expliquer calmement à nouveau que je n’y étais pour rien, dans quelque histoire que ce soit, que j’allais au cinéma, que ma copine m’attendait à 22 heures devant... Le policier a recommencé à me frapper à coups de poing, je n’ai plus rien dit... En s’asseyant à côté de moi il m’a crié : « Pousse-toi ! Je me mélange pas avec ta race ! », et on est arrivé au commissariat d’Enghien-les-Bains.

Ils m’ont menotté sur un banc, l’autre jeune aussi, à l’autre bout du banc. Un policier est venu vers le jeune en lui montrant son uniforme maculé de terre et en lui disant : « T’as intérêt à avoir de l’argent parce qu’il va falloir que tu me paies le pressing, sinon c’est ta tête qui va payer ! » Le jeune a répondu qu’il n’avait pas d’argent et le policier s’est mis à le gifler et le frapper. Le jeune a dit : « Donnez-moi un mouchoir, je vais essuyer... » C’était vraiment humiliant de l’entendre supplier comme ça... Le policier s’est mis à ricaner et a continué à le tabasser, ça a duré un bon moment et il s’est essuyé les chaussures sur son pull, au niveau de son ventre... Ensuite le policier est venu vers moi, j’avais très très peur qu’il me tape aussi mais il s’est seulement mis à me crier dessus en disant : « Et toi, petit pédé, si on retrouve pas le sac on te fait plonger avec lui, vous allez voir ce que c’est que la BAC du 95 ! » Ils ont alors à nouveau demandé au jeune s’il me connaissait et il leur a répondu à nouveau que non. Et ils l’ont emmené... J’attendais sur mon banc. Au bout d’un petit moment un policier est revenu avec un sac à main. Il m’a enlevé les menottes, m’a emmené dans une pièce à part et m’a demandé de me déshabiller complètement. Je me suis déshabillé... Ils ont fouillé mes vêtements, ont trouvé l’argent que j’avais pour le cinéma, soit 17 euros et 26 centimes ! Ils m’ont alors accusé de recel, ils disaient que l’argent appartenait à la victime ! Je ne savais même pas ce qu’il s’était passé, et j’ai dit que c’était faux, que c’ était pour le cinéma et je leur ai dit d’aller vérifier à l’entrée du cinéma, que ma copine devait m’y attendre en se demandant pourquoi j’étais en retard ! Ils n’ont rien voulu entendre, je me suis rhabillé, ils ont gardé l’argent et m’ont annoncé que j’étais en garde à vue pour vol et recel. J’ai dû laisser mes lacets, ma ceinture, ils ont coupé et enlevé le cordon de mon blouson, ils m’ont enlevé tous mes bijoux, ma montre. Il était minuit passé et évidemment ma copine devait ne plus m’attendre et s’imaginer que je lui avais posé un lapin... J’avais mal partout à cause des coups qu’ils m’avaient mis dans la rue et dans la voiture, et je pensais que l’autre jeune devait avoir encore plus mal que moi avec ce qu’ils lui avaient mis en plus au commissariat. Je me disais que s’il lui venait à l’ idée de porter plainte je pourrais être témoin !

Un médecin est venu me voir, il ne m’a qu’à peine regardé, il m’a vaguement ausculté à travers mes vêtements en me demandant si j’avais des problèmes de santé. Je ne lui ai rien dit de mes douleurs. J’étais complètement démoralisé. J’ai aussi vu un avocat qui m’a seulement dit que j’allais bientôt sortir. J’ai à peine dormi. L’odeur de cette cellule était horrible. À chaque fois que je m’allongeais pour essayer de dormir, les petits boutons en métal sur les côtés de mon jean me rentraient dans la peau et ça me réveillait... Le matin j’étais complètement abruti... Ils m’ont donné un jus de fruit.

Vers 9 heures 30, on est venu me chercher pour un interrogatoire ; j’ai à nouveau expliqué que je n’étais pour rien dans toute cette histoire, que je ne faisais que passer et que l’argent m’appartenait. On m’a redescendu en cellule. On m’a donné à manger vers midi et vers une heure et demie on est venu me rechercher pour me confronter à un des membres de la patrouille qui m’avait arrêté. Et là je crois que cela a été le pire moment : j’ai vu et entendu comment un homme pouvait mentir de sang-froid, affirmer des choses qu’il savait parfaitement être complètement fausses... Il a prétendu que j’ étais bien avec les deux autres, que nous étions en train de nous partager le butin et que c’était moi qui avais tout jeté en les voyant arriver ! J’ai répondu que c’était totalement faux, que j’étais bien en avant de ces jeunes quand ils avaient pris la fuite, que les policiers m’avaient dépassé en leur courant après sans s’occuper du tout de moi au début, que si j’avais été dans le coup j’aurais parfaitement pu m’échapper sans que personne s’en aperçoive alors qu’ils étaient déjà loin devant et qu’ils ont attrapé l’un des deux... Le policier de la BAC n’a rien répondu, ils se contentaient de me regarder d’un air méprisant et ironique. Le capitaine qui menait l’audition m’a demandé si j’avais autre chose à ajouter. Les larmes me sont venues aux yeux, je n’arrivais pas à comprendre comment un policier, un homme tout simplement, pouvait mentir à ce point sachant le tort immense qu’il commettait, comment après il pouvait se regarder devant la glace, comment des salauds pareils pouvaient porter l’ uniforme qu’ils portent... J’ai simplement dit : « Non, je n’ai rien à ajouter, ça ne sert à rien de parler à une personne qui ment et qui n’est pas honnête. » Je suis redescendu en cellule. Je pleurais. J’avais encore mal partout. Tout cela était complètement injuste.

On est revenu me chercher à 16 heures. On m’a rendu mes affaires, mais pas l ’argent... Et j’ai été relâché avec une convocation au tribunal correctionnel de Cergy-Pontoise pour le 28 septembre : je suis accusé d’avoir, à Saint-Gratien, « sciemment recélé » 55 euros, un téléphone portable de marque Nioka et une carte bancaire Visa !

Je suis rentré à pied, d’Enghien à Aubervilliers. Arrivé le soir chez moi, les deux premières choses que j’ai faites ont été de téléphoner à ma copine et ensuite à mon ancien professeur... Seulement après, j’ai pris une douche, mangé et dormi.

Lundi matin, sur les conseils de mon ancien professeur, je suis allé voir mon médecin qui m’a fait un certificat et ensuite j’ai écrit ce récit... Mon professeur en a corrigé l’orthographe et le français et je l’autorise à le publier, sous mon seul prénom, sur son site Internet.

Najib


Document produit sous la Licence de Libre Diffusion des Documents - LLDD version 1
"L'orgueil du savoir est pire que l'ignorance"
b
20 février 2006 12:17
j'ai lu cette histoire sur le site "la banlieue s'exprime" je crois...

c'est absolument horrible... voilà les animaux que sarkozy encourage et honore de ses discours.

pas de justice pour les victimes de l'animalité et de l'inhumanité de certains policiers sûrement très frustrés pour se comporter avec autant de bestialité.


ça fait vomir...

_________________________
"Si les singes savaient s'ennuyer ils pourraient devenir des hommes." (Goëthe)
n
20 février 2006 12:19
salam

ouf ! sad smiley

et il n'a pas porté plainte ? c'est horrible !
Ah Nan c'est trop ! :D
a
20 février 2006 12:23
c juste un apercu en avant-premiere de la france de sarkozy qui se prepare

ca sera un remake de la periode 1933-1945 peut etre sans les fours et les chambres a gaz cette fois-ci
"L'orgueil du savoir est pire que l'ignorance"
y
20 février 2006 12:24
Citation
rifton75 a écrit:
c juste un apercu en avant-premiere de la france de sarkozy qui se prepare

ca sera un remake de la periode 1933-1945 peut etre sans les fours et les chambres a gaz cette fois-ci
il ne peut plus porter plainte?
20 février 2006 12:25
Purééééééé, un seul mot "écoeurant"
Allah y khalass
La vie est dure mais ..."Alhamdoulillah 3ala kouli hal":)[color=#330066]Un humain, un homme, un frére[/color] :)
20 février 2006 12:26
Il devrait porter plainte, puis il a sa copine pour témoigner de son alibi qu'il avait bien rendez vous avec elle devant le cinéma.
Puis qu'il essaye de voir si il a un alibi au moment des faits qui lui sont incriminés!
La vie est dure mais ..."Alhamdoulillah 3ala kouli hal":)[color=#330066]Un humain, un homme, un frére[/color] :)
a
20 février 2006 12:28
Citation
yabiyabi a écrit:
Citation
rifton75 a écrit:
c juste un apercu en avant-premiere de la france de sarkozy qui se prepare

ca sera un remake de la periode 1933-1945 peut etre sans les fours et les chambres a gaz cette fois-ci
il ne peut plus porter plainte?


evidemment qu'il porté plainte , il va etre epaulé par des associations



Modifié 2 fois. Dernière modification le 20/02/06 12:31 par rifton75.
"L'orgueil du savoir est pire que l'ignorance"
b
20 février 2006 12:28
Citation
rifton75 a écrit:
c juste un apercu en avant-premiere de la france de sarkozy qui se prepare

ca sera un remake de la periode 1933-1945 peut etre sans les fours et les chambres a gaz cette fois-ci


tu parles! ce genre de saloperiess existaient bien avant l'arrivée de sarkozy... ce n'est pas un phénomène propre à notre siècle. il y a tout un travail sur les moeurs policières qui est à refaire.

par ailleurs, ces criminels bénéficient de la plus grande impunité... l'Etat est donc complice, elle est belle la république!
n
20 février 2006 12:30
mais je comprends pas que ce genre de violences restes sans suites ! il a tout les éléments pour prouver qu'il n'y était pour rien !

pff ! en général on en parle quand un jeune meurt dans une cellule après une nuit de passage à tabac par des c.... molles ! qui dès que tu leur enlèves leur uniforme se cachent pour éviter de se faire lyncher !

l'abus de pouvoir ! ça me gave !

ayé chui énervée !
Ah Nan c'est trop ! :D
j
20 février 2006 12:30
quelle est belle la France.
b
20 février 2006 12:31
porter plainte ne mènera à rien... pensez aux morts sous les balles policières... au mieux, les criminels ont été suspendus ou ont été condamnés à des peines (minables) d'emprisonnement avec sursis.
t
20 février 2006 12:41
franchement je suis trop dégoutée pour lui, il ne faut pas trop attentre des autorités françaises mais comme l'a très bien dit shams allah y khalas AMIN
a
20 février 2006 12:41
ce genre d'actes doit faire reflechir ceux qui prennent a la legere le vote

je pense a ces milliers de maghrebins qui ne sont pas inscrits sur les listes electorales , et le paradoxe veut que ca soit souvent eux les victimes de ces nazillons en uniforme de la republique
"L'orgueil du savoir est pire que l'ignorance"
m
20 février 2006 12:48
C'est révoltant......
Et dire que çà peut arriver à n'importe qui
Il faut se mobiliser contre l'insécurité policière.
Tolérance zéro avec les policiers fachistes de Sarkosy..
a
20 février 2006 13:33
il y a bien eu plainte aujourd hui





Aubervilliers, le 20 février 2006





à monsieur le Directeur,

Inspection Générale de la Police Nationale

11 rue Cambacérès

75008 PARIS



LRAR



Monsieur le Directeur,



J’ai le regret de devoir vous informer de faits qui se sont produits dans la nuit du samedi 21 au 22 janvier dernier et dont j’ai été victime de la part de forces de police. Je porte plainte auprès de votre autorité contre les auteurs de ces faits, et je vous serais reconnaissant de bien vouloir m’informer des suites que vous voudrez bien donner à ma plainte.



Voici les faits :

Samedi 21 janvier 2006, je suis sorti de chez moi à Aubervilliers, vers 20 heures, pour aller au cinéma à Épinay-sur-Seine : j’avais rendez-vous avec ma copine, chez sa cousine qui habite Saint-Gratien, et je suis descendu à la gare RER d’Enghien-les-Bains. Comme il était déjà 21 heures 30 passées et que j’avais peur d’être en retard, j’ai coupé à travers une cité pour arriver plus vite. J’ai appelé ma copine d’une cabine téléphonique chez sa cousine et nous avons convenu alors, puisque j’étais en retard, de nous retrouver directement au cinéma « Mega CGR » d’Épinay. Je suis donc reparti en direction d’Épinay. Deux jeunes marchaient derrière moi dans la même direction, quand une voiture de police s’est soudainement arrêtée à leur hauteur, des policiers en sont descendus en leur criant de ne pas bouger, j’ai entendu le bruit d’objets qui tombaient au sol, et les deux jeunes ont pris la fuite en me dépassant et en courant. Moi je continuais à marcher simplement, étranger à cette histoire. Les policiers se sont mis à poursuivre les deux jeunes. Ils ne m’ont rien dit, m’ont dépassé, et j’ai continué à marcher dans la même direction, je les ai perdus de vue. Un peu plus loin, je les ai revus : ils avaient rattrappé un des deux jeunes et l’avaient menotté, le jeune était par terre et ils le frappaient à coups de pied, à coups de poing et un lui écrasait la tête par terre sous sa chaussure ; le jeune leur criait d’arrêter, qu’il était asthmatique…

J’ai continué à marcher, en m’éloignant. Mais brusquement un des policiers m’a crié : « Viens là toi, fils de pute ! » et je n’ai rien compris ! Je suis allé vers eux et un des deux m’a brusquement flanqué un grand coup de pied dans le ventre et je me suis retrouvé par terre, menotté les mains derrière le dos. J’ai essayé d’expliquer que je ne connaissais pas ces jeunes, que je ne faisais que passer, que je n’étais pas avec eux. Le policier s’est mis à me frapper partout à grands coups de pied dans le ventre, dans les côtes, dans le dos et m’a immobilisé sous sa chaussure sur la nuque en m’écrasant la figure par terre. J’ai crié que j’étouffais, il a alors recommencé à me frapper à coups de pied. Finalement il s’est arrêté et m’a traîné dans leur voiture : l’autre jeune y était déjà et ils lui ont demandé s’il me connaissait, il leur a dit que non pas du tout, j’ai essayé d’expliquer calmement à nouveau que je n’y étais pour rien, dans quelque histoire que ce soit, que j’allais au cinéma, que ma copine m’attendait à 22 heures devant… Le policier a recommencé à me frapper à coups de poing, je n’ai plus rien dit… En s’asseyant à côté de moi il m’a crié : « Pousse-toi ! Je me mélange pas avec ta race ! », et on est arrivé au commissariat d’Enghien-les-Bains.

Ils m’ont menotté sur un banc, l’autre jeune aussi, à l’autre bout du banc. Un policier est venu vers le jeune en lui montrant son uniforme maculé de terre et en lui disant : « T’as intérêt à avoir de l’argent parce qu’il va falloir que tu me paies le pressing, sinon c’est ta tête qui va payer ! » Le jeune a répondu qu’il n’avait pas d’argent et le policier s’est mis à le gifler et le frapper. Le jeune a dit : « Donnez-moi un mouchoir, je vais essuyer… » Le policier s’est mis à ricaner et a continué à le tabasser, ça a duré un bon moment et il s’est essuyé les chaussures sur son pull, au niveau de son ventre… Ensuite le policier est venu vers moi, j’avais très très peur qu’il me tape aussi mais il s’est seulement mis à me crier dessus en disant : « Et toi, petit pédé, si on retrouve pas le sac on te fait plonger avec lui, vous allez voir ce que c’est que la BAC du 95 ! » Ils ont alors à nouveau demandé au jeune s’il me connaissait et il leur a répondu à nouveau que non. Et ils l’ont emmené… J’attendais sur mon banc. Au bout d’un petit moment un policier est revenu avec un sac à main. Il m’a enlevé les menottes, m’a emmené dans une pièce à part et m’a demandé de me déshabiller complètement. Je me suis déshabillé… Ils ont fouillé mes vêtements, ont trouvé l’argent que j’avais pour le cinéma, soit 17 euros et 26 centimes. Ils m’ont alors accusé de recel, ils disaient que l’argent appartenait à la victime alors que je ne savais même pas ce qu’il s’était passé, et j’ai dit que c’était faux, que c’était pour le cinéma et je leur ai dit d’aller vérifier à l’entrée du cinéma, que ma copine devait m’y attendre en se demandant pourquoi j’étais en retard ! Ils n’ont rien voulu entendre, je me suis rhabillé, ils ont gardé l’argent et m’ont annoncé que j’étais en garde à vue pour vol et recel. J’ai dû laisser mes lacets, ma ceinture, ils ont coupé et enlevé le cordon de mon blouson, ils m’ont enlevé tous mes bijoux, ma montre. Il était minuit passé et évidemment ma copine devait ne plus m’attendre et s’imaginer que je lui avais posé un lapin… J’avais mal partout à cause des coups qu’ils m’avaient mis dans la rue et dans la voiture, et je pensais que l’autre jeune devait avoir encore plus mal que moi avec ce qu’ils lui avaient mis en plus au commissariat.

Un médecin est venu me voir, il ne m’a qu’à peine regardé, il m’a vaguement ausculté à travers mes vêtements en me demandant si j’avais des problèmes de santé. Je ne lui ai rien dit de mes douleurs. J’étais complètement démoralisé. J’ai aussi vu un avocat qui m’a seulement dit que j’allais bientôt sortir. J’ai à peine dormi. L’odeur de cette cellule était horrible. Le matin j’étais complètement abruti… Ils m’ont donné un jus de fruit.

Vers 9 heures 30, on est venu me chercher pour un interrogatoire ; j’ai à nouveau expliqué que je n’étais pour rien dans toute cette histoire, que je ne faisais que passer et que l’argent m’appartenait. On m’a redescendu en cellule. On m’a donné à manger vers midi et vers une heure et demie on est venu me rechercher pour me confronter à un des membres de la patrouille qui m’avait arrêté. J’étais assis sur une chaise avec un poignet attaché relié à une chaîne fixée au sol. Et là cela a été le pire moment : j’ai vu et entendu comment un homme pouvait mentir de sang-froid, affirmer des choses qu’il savait parfaitement être complètement fausses… Il a prétendu que j’étais bien avec les deux autres, que nous étions en train de nous partager le butin et que c’était moi qui avais tout jeté en les voyant arriver ! J’ai répondu que c’était totalement faux, que j’étais bien en avant de ces jeunes quand ils avaient pris la fuite, que les policiers m’avaient dépassé en leur courant après sans s’occuper du tout de moi au début, que si j’avais été dans le coup j’aurais parfaitement pu m’échapper sans que personne s’en aperçoive alors qu’ils étaient déjà loin devant et qu’ils ont attrappé l’un des deux… Le policier de la BAC n’a rien répondu, ils se contentait de me regarder d’un air méprisant. Le capitaine qui menait l’audition m’a demandé si j’avais autre chose à ajouter. Les larmes me sont venues aux yeux, je n’arrivais pas à comprendre comment un policier pouvait mentir à ce point sachant le tort immense qu’il commettait… J’ai simplement dit : « Non, je n’ai rien à ajouter, ça ne sert à rien de parler à une personne qui ment et qui n’est pas honnête. » Je suis redescendu en cellule. Je pleurais. J’avais encore mal partout.

On est revenu me chercher à 16 heures. On m’a rendu mes affaires, mais pas l’argent. Et j’ai été relâché avec une convocation au tribunal correctionnel de Cergy-Pontoise pour le 28 septembre : je suis accusé d’avoir, à Saint-Gratien, « sciemment recélé » 55 euros, un téléphone portable de marque Nioka et une carte bancaire Visa ! Je n’avais plus d’argent pour rentrer chez moi et j’ai dû revenir à pied d’Enghien à Aubervilliers. Arrivé le soir tard chez moi, les deux premières choses que j’ai faites ont été de téléphoner à ma copine et ensuite à mon ancien professeur de philosophie du lycée Maurice Utrillo de Stains, Monsieur Bernard Defrance. Lundi matin, sur les conseils de mon ancien professeur, je suis allé voir mon médecin qui m’a fait un certificat et ensuite j’ai écrit ce récit… que mon ancien professeur m’a conseillé de vous adresser.



Vous remerciant à l’avance de l’attention que vous voudrez bien porter à ma plainte, je vous prie d’agréer, Monsieur le Directeur, l’assurance de ma considération distinguée.



Najib F.
"L'orgueil du savoir est pire que l'ignorance"
20 février 2006 14:02
Je crois qu'un courrier au procureur de la république peut aussi être bénéfique pour la procédure!
Il aurait du aussi détailler son emploi du temps durant le temps des faits qui lui sont incriminés!
La vie est dure mais ..."Alhamdoulillah 3ala kouli hal":)[color=#330066]Un humain, un homme, un frére[/color] :)
t
20 février 2006 16:32
salam

ca m'écoeure et me dégoute d'autant plus qu'en ce moment on arrete pas de nous montrer a la télé des reportages qui soit disant suivent en direct des gentils policiers qui tentent d'instaurer un dialogue avec la vilaine racaille!


salam
y
20 février 2006 18:16
Salam tt le monde,

La France qui a un passé de tortionnaire dans les anciennes colonnies, continue à se rappeler le bon vieux temps d'Oussaress et autres criminels de guerres...

A plusieurs reprises, l'état français se fait condamner par l'Onu, la cour européenne des droits de l'homme mais hélas sans effet !

Je suis à 1000 % d'accord avec rifton... Tant que nos jeunes ne votent pas en masse (et peu importe pour qui pourvu que ça ne soit pas la bande de Sarkaille), cette situation ne changera pas...

Le cas de Najib n'est malheuresement pas seul... A chacun de nous de réagir à son niveau et la moindre des choses c'est ce put... de bulletin de vote qu'il faut utiliser !!
D
20 février 2006 20:33
Que vengeance soit faites !
Vivre sous occupation, c'est l'humiliation à chaque instant de sa vie ... Résister à l'occupation, c'est vivre libre !Aujourd'hui Gaza, demain Al-Qods !
Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com
Facebook