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Peut-on sacrifier 164 personnes pour en sauver 70.000 ?
26 janvier 2023 13:20
Salam,

Procès-fiction : Peut-on tuer 164 personnes pour en sauver 70 000 ?

Le 26 mai 2013, le major de l’armée de l’air Lars Koch abat, sans y être autorisé, un avion de ligne de la Lufthansa détourné par un terroriste dans le but de le faire s’écraser sur le stade de Munich dans lequel sont présents 70 000 spectateurs pour une rencontre international de football.

Contre les ordres reçus, le pilote de chasse abat l’avion. Avait-il le droit de tuer 164 personnes pour en sauver 70 000 ? En tant que juré dans ce procès fictif, c’est à nous de décider du sort du Major Koch.

Peut-on tuer 164 personnes pour en sauver 70 000 ? N'hésitez pas à nous donner la raison de votre vote !

Je vous partage un peu plus tard un article sur cette question smiling smiley




Modifié 2 fois. Dernière modification le 26/01/23 13:41 par Dystopia23.
Les médias sont les entités les plus puissantes sur terre. Ils ont le pouvoir de rendre les innocents coupables et de faire des coupables des innocents. Et c'est ça le pouvoir.
s
26 janvier 2023 13:26
de toute façon, ils seraient quand même morts les 164 donc bon..

non coupable

il a choisi le moindre mal
26 janvier 2023 13:33
Salam

Ton post ma fait penser au dernier film de Michael Night Shyamalan

Une fiction qui sort prochainement.
Une famille doit sacrifier un membre des siens pour éviter l'Apocalypse.




Modifié 1 fois. Dernière modification le 26/01/23 13:35 par ~Ambre~.
a
26 janvier 2023 13:51
salam

il est clairement coupable mais moralement, on ne peut le condamner lourdement si on était certains que les 70 000 personnes risquaient leurs vies dans de manière imminente
les 164 personnes auraient péri quoi qu il en soit si l attaque aurait été menée à son terme
ce qui me dérange le plus est qu il ait pris la décision seul alors qu on suppose que celle-ci aurait dû être prise de manière collégiale
bon, j imagine aussi que ça arrange tout le monde, dont l armée, de se dire que ce type d action est l oeuvre d un seul et unique responsable
b
26 janvier 2023 13:52
Salam

Le dilemme de thanos

[youtu.be]
T
26 janvier 2023 14:21
c'est le principe de base de l'armée. on accepte de sacrifier les vies de quelques milliers pour protéger celles des millions restants.
la question c'est plutôt est-ce qu'une seule personne extérieure au groupe sacrifié a le droit de décider de les sacrifier contre une hypothétique protection d'un groupe plus large ?
26 janvier 2023 20:32
Salam,

Ici, il a désobéit aux ordres.
Citation
amirene a écrit:
salam

il est clairement coupable mais moralement, on ne peut le condamner lourdement si on était certains que les 70 000 personnes risquaient leurs vies dans de manière imminente
les 164 personnes auraient péri quoi qu il en soit si l attaque aurait été menée à son terme
ce qui me dérange le plus est qu il ait pris la décision seul alors qu on suppose que celle-ci aurait dû être prise de manière collégiale
bon, j imagine aussi que ça arrange tout le monde, dont l armée, de se dire que ce type d action est l oeuvre d un seul et unique responsable
Les médias sont les entités les plus puissantes sur terre. Ils ont le pouvoir de rendre les innocents coupables et de faire des coupables des innocents. Et c'est ça le pouvoir.
26 janvier 2023 20:40
Procès-fiction : Peut-on tuer 164 personnes pour en sauver 70 000 ?

Le 26 mai 2013, Lars Koch, un major de l’armée de l’air, abat un avion de ligne détourné par un terroriste. Il avait l’ordre de ne pas tirer, mais il l’a fait. 164 personnes sont mortes. Sa défense ? Il voulait en sauver 70.000 autres présentes dans le stade de Munich, vers lequel l’avion se dirigeait dangereusement.

Criminel ou héros ? Acquittement ou condamnation ? C’est la question qui est posée aux spectateurs au terme du spectacle-procès « Terreur ».

Adaptée à l'écran, cette oeuvre de Ferdinand Von Schirach a été diffusée en Allemagne, Autriche, Suisse, République tchèque et Slovaquie, une diffusion simultanée suivie de débats entre responsables politiques, experts militaires et juristes.

Peut-on mettre en balance des vies humaines ? Comment savoir si l’appareil se serait réellement écrasé ? Aurait-t-on pu évacuer le stade de Munich ? Qu’aurait fait le pilote si sa femme et son enfant avaient été dans l’avion ?

Après les plaidoiries, le récit s’est interrompu et les téléspectateurs ont eu un quart d’heure pour donner leur verdict, comme l’ont déjà fait 163.000 spectateurs dans 54 théâtres, à Berlin mais aussi à Tel Aviv, Caracas ou Tokyo.

La question n’est pas de savoir s’il est coupable puisqu’il ne nie pas les faits, mais de savoir si cet acte était justifié ou non.

À la fin, les spectateurs doivent réellement voter et jusqu’à présent, quel que soit l’endroit, la salle ou le pays dans lequel la pièce est jouée, c’est l’acquittement qui ressort.

Le plaidoyer de l’avocat, prônant le moindre mal, convainc la plupart des gens. Néanmoins, beaucoup choisissent de ne pas voter du tout. D’autres avouent avoir changé d’avis et oscillé entre les deux décisions tout au long de la pièce. Certains se demandent également si ce sont les bonnes personnes qui sont assises sur le banc des accusés. Par sa forme, « Terreur » fait donc réfléchir sur la justice, les possibles erreurs judiciaires et les problèmes juridiques qui se posent.

Justice populiste ?

Les 535 représentations à ce jour ont dessiné une cartographie fascinante des conceptions morales ainsi Caracas acquitte aussi largement que Tokyo condamne tout en montrant notamment en Europe l’influence des attentats de Paris, qui ont fait bondir à 60% le taux moyen d’acquittement.

A l’écran, les jurés d’un soir ont acquitté le pilote à plus de 80% (86,9% en Allemagne et Allemagne, 84% en Suisse), soit bien plus que la proportion enregistrée dans les théâtres, à environ 60%. Et ce alors que le pilote, sur le plan strictement juridique, remplissait les conditions de culpabilité.

En Autriche, le ministre de la Justice s'est prononcé en direct pour l'acquittement, à l'inverse du chef de l'armée de l'air.

Ecrite après les attaques contre Charlie Hebdo de janvier 2015 mais avant les nouveaux attentats de Paris de novembre 2015, de Bruxelles en mars, et la série qui a frappé l’Allemagne en juillet, « Terror » prend des accents prophétiques pour décrire la confusion des démocraties hantées par la menace terroriste.

L’expérience n’a toutefois pas fait l’unanimité en Allemagne, pays très légaliste prompt à s’enflammer sur les questions juridiques.
Les médias sont les entités les plus puissantes sur terre. Ils ont le pouvoir de rendre les innocents coupables et de faire des coupables des innocents. Et c'est ça le pouvoir.
26 janvier 2023 20:48
« La dignité humaine est inaltérable »

Dans la foulée du 11 septembre 2001, le Parlement allemand a autorisé la destruction en vol d'un avion détourné par un terroriste. Mais le texte avait été invalidé au nom du premier principe de la Constitution allemande, « La dignité humaine est inaltérable ». « Sous prétexte d'expérience artistique par un média de masse, on met en oeuvre ce que réclament les partis populistes : laisser décider le bon sens populaire », déplore de son côté l'hebdomadaire Die Zeit.

Ferdinand Von Schirach est hanté par ces questions de l’intangible dignité de l’homme et par le concept de désobéissance civile, également apparu après la Seconde Guerre Mondiale et qui invoquait le droit de désobéir à un ordre injuste. Or, dans « Terreur », Lars Koch désobéit à un ordre qui lui semble personnellement injuste. Toutes ces notions s’entrechoquent, se confrontent dans une ambigüité ambiante qui remet en question les frontières du bien et du mal.

L'ancien ministre de l'Intérieur Gerhart Baum a parlé « d'effets de manche » sur une question tranchée dès 2006 par la Cour constitutionnelle fédérale. « Des millions de gens se sont élevés au rang de juges, c'est horrible », a-t-il dénoncé après l'émission.

« Le verdict est absolument correct, c'était une situation d'urgence », a de son côté estimé Otakar Foltyn, juriste au sein de l'armée tchèque, qui a réalisé une étude de cas semblable.

Ambivalence morale

« Terreur » pose de nombreuses questions ambivalentes : peut-on accepter de tuer des civils pour en sauver d’autres ? Est-ce une question de nombre ? Est-ce que la vie est un marché ? Quelle était la réelle volonté de Lars Koch ? Aurait-il tiré sur l’avion si sa famille avait été à l’intérieur ? Et si les passagers avaient été sur le point de désarmer le terroriste dans le cockpit et avaient pu éviter la catastrophe ? Dans quelle société veut-on vivre ? Une société où la vie est inaliénable, une société de terrorisme où l’on se pense menacé de toutes parts ? Les autorités peuvent-elles assurer notre sécurité en respectant notre liberté ? Les lois liberticides ne vont-elles pas à l’encontre des valeurs de la démocratie ? Ce ne sont là que quelques-uns des nombreux débats que la pièce provoque en offrant le point de vue et le prisme des différents personnages de ce récit.

Terreur est un véritable drame qui nous plonge dans une réalité palpable, celle d’un État constitutionnel qui déteint face au terrorisme, ne sachant comment s’y adapter juridiquement et surtout moralement.

Le quotidien Die Welt juge l'expérience « légitime et intéressante » mais déplore que le tribunal fictif « s'incline devant le vote » au lieu de délivrer son propre verdict, tant l'application du droit laisse peu de place à l'acquittement.

« On passe toute la soirée à changer d'opinion. C'est ce conflit intérieur, cette difficulté à aboutir à un verdict clair, (...) qui rend le film si passionnant », commente de son côté le journal autrichien Die Presse.

Le directeur des programmes d'ARD, la chaîne publique qui a diffusé la pièce, s'est défendu d'organiser « un référendum sur les principes constitutionnels ».

« Le plus important est la discussion, et seulement la discussion », souligne pour sa part le dramaturge, pour qui "notre morale oscille selon les situations », « le plus important est la discussion », et non le vote. Il reconnaît lui-même mardi dans Bild, que dans un vrai procès « le pilote aurait été à coup sûr condamné ».

L'ambivalence morale est au coeur de son oeuvre depuis que cet avocat pénaliste de renom, qui a défendu l'un des derniers dirigeants d'ex-RDA, a publié deux recueils de nouvelles inspirées de sa pratique, Crimes et Coupables.


Sources :
[www.cnews.fr]
[www.rtbf.be]
Les médias sont les entités les plus puissantes sur terre. Ils ont le pouvoir de rendre les innocents coupables et de faire des coupables des innocents. Et c'est ça le pouvoir.
 
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