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Voile intégral : l'inquiétude des policiers
S
9 juin 2010 10:35
Le projet de loi définissant l'interdiction du voile intégral en France a été présenté, mardi 19 mai, en conseil des ministres. Le texte devrait être examiné à l'Assemblée en juillet, pour un vote mi-septembre. S'il est adopté, les policiers seront amenés à le faire appliquer, comme l'a expliqué la ministre de la justice, Michèle Alliot-Marie, au Parisien. "Nous comptons sur les forces de l'ordre, le Conseil français du culte musulman (CFCM), les associations en lien avec les mairies pour sensibiliser ces femmes et leur expliquer que le port du voile contrevient aux principes républicains." Pour Yannick Danio, délégué national du syndicat Unité SGP-Police, "ça prête à sourire". Comme nombre de ses collègues, il se demande bien comment la loi pourrait être appliquée.

Si verbaliser ne pose pas de problème particulier, comment faire cesser l'infraction ? "Il faudra demander à la femme voilée qu'elle enlève son voile, ce ne sera pas sans incident." Même constat pour Frédéric Lagache, secrétaire général adjoint du syndicat Alliance : "On se servira des policiers et des gendarmes comme de boucs émissaires." Aucun d'entre eux n'imagine, devant une mosquée, demander à une femme de retirer son voile intégral. "Que faudra-t-il faire avec les femmes des Emirats qui dorment au Ritz ?" ironise Yannick Danio. Frédéric Lagache insiste sur le fait que les policiers sont là pour appliquer la loi et se situent donc "hors du contexte du législateur". Dans l'exemple précédent, il tente de se rassurer : "La personne finira bien par s'éloigner de la mosquée."

"ÇA VA PRENDRE DES PROPORTIONS ÉNORMES"

Mais on demande "un mode d'emploi vis-à-vis du voile", insiste Yannick Danio. "Dans 90 % des cas, ça va partir au clash. On va avoir énormément de refus, qui vont dégénérer en insultes, donc en outrages. Donc un délit, suivi d'une garde à vue, avec les familles devant le commissariat. Ça va prendre des proportions énormes. Or, on a justement des consignes dans certaines zones où l'on nous dit de lever le pied pour éviter que ça pète", témoigne un policier sur Rue 89. "C'est ce qui se passe dans les banlieues avec les trafiquants de drogue, précise Frédéric Lagache. Provoquer le trouble public les aide à conserver leur territoire."

Selon lui, si la loi est votée, les femmes qui portent le voile intégral seront très propablement manipulées "par des associations ou des mouvement intégristes. Ils feront passer des messages pour créer l'incident et pour que des troubles soient volontairement provoqués". Inquiet à la fois de l'application éventuelle d'une telle loi, de ses conséquences et de la défense de leur collègues, Frédéric Lagache répond par un seul mot : le discernement. Pour protéger ces femmes mais aussi pour protéger les forces de l'ordre d'éventuels débordements.

Sylvie Chayette

[www.lemonde.fr]
S
9 juin 2010 10:37
lepoint.fr

CONDUCTRICE EN NIQAB - Le PV classé sans suite à cause d'une erreur des policiers

Une jeune conductrice a été verbalisée dans le Nord pour port du niqab au volant, un vêtement qui restreignait son champ de vision selon la police, un mois et demi après la polémique autour d'une affaire similaire à Nantes . La conductrice a été verbalisée mercredi après-midi à Louvroil, près de Maubeuge, sur la base de l'article 316-1 du code de la route qui punit les automobilistes conduisant avec "un champ de visibilité insuffisant", a indiqué jeudi une source policière. Cet article concerne généralement les automobilistes qui apposent des films plastiques pour teinter les vitres de leur voiture.

Problème, c'est en fait l'article R412-6 du même code stipulant que "tout conducteur doit se tenir constamment en état et en position d'exécuter commodément et sans délai toutes les manoeuvres qui lui incombent", qui aurait dû être visé, a expliqué le procureur de la République d'Avesnes-sur-Helpe, Bernard Beffy jeudi soir. Le procès-verbal a donc été classé sans suite pour un "motif strictement juridique", a-t-il expliqué.

La femme, âgée de 23 ans, avait été verbalisée par des motards qui avaient d'abord cru avoir affaire à un homme cagoulé. Lorsque les motards ont demandé au véhicule de se ranger, la jeune femme, qui n'avait son permis que depuis deux semaines, a calé à deux reprises. "Elle n'avait pas de papiers d'identité, seulement un permis provisoire sur lequel ne figurait pas de photo", a indiqué une source policière. "Un jeune conducteur doit se donner toutes les conditions pour bien conduire", a ajouté cette source policière, selon laquelle la jeune femme a contesté être gênée par son voile. La conductrice a reçu une amende de deuxième classe (22 euros), dont le montant passe à 35 euros si elle n'est pas payée sur place. La jeune femme, de nationalité française, a refusé de payer son amende et appelé son compagnon qui a refusé de se déplacer, a-t-on précisé de même source.

"On a l'impression qu'on veut nous chasser du pays"

À quelques semaines de l'examen du projet de loi contre le port du voile intégral, prévu en juillet à l'Assemblée nationale, l'affaire rappelle la polémique autour d'une Nantaise, qui avait contesté en avril une amende dressée pour port de niqab au volant. À l'époque, la femme et son mari s'étaient exprimés dans les médias pour dénoncer "une atteinte aux droits de l'homme". Leur avocat avait adressé une lettre de contestation au ministère public. Puis la polémique avait dérivé sur un autre terrain, le ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, demandant la déchéance de nationalité du mari, soupçonné de polygamie et de fraudes aux aides sociales.

À Louvroil, la conductrice, âgée de 23 ans, et son compagnon, ont évité tout contact avec les journalistes. Ce dernier, rencontré par un journaliste de l'AFP, n'a pas souhaité s'exprimer, déclarant seulement que "ça ne sert à rien". Un homme de son entourage a expliqué que les musulmans avaient le sentiment d'être stigmatisés, et cela avant même l'affaire de Nantes. "On a l'impression qu'on veut nous chasser du pays", a lâché un autre habitant du quartier. Fabrice Danel, secrétaire pour le Nord d'Unité SGP Police, premier syndicat de gardiens de la paix, s'est déclaré à "100 % derrière les collègues" qui ont verbalisé la jeune femme. "Ils n'ont simplement fait que reprendre ce qu'il y a dans le code de la route", a-t-il déclaré.

[www.lepoint.fr]
z
9 juin 2010 11:53
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Modifié 1 fois. Dernière modification le 09/06/10 21:25 par zz95.
 
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