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blagueur a écrit:
N’ayant reçu aucune réponse, il renouvela la bienvenue, bien venue Jade … au purgatoire …
Jade … Une pierre gemme, très dure et tenace, précieuse car symbolisant le pouvoir absolu, celui de l’empereur de chine, celui aussi de la hache, voire du rouleau à pâtisserie.
Un prénom singulier, exotique suscitant curiosité pour un avatar de bd enfantine qui entretient cette dernière …
Bienvenue, Jade …. Répéta-t-il en guise d’introduction avant de poursuivre :
« Avez-vous aperçu le photographe ? Celui qui se voile derrière le voile ? Un fétichiste du sens de la forme ? Au fond, à quoi bon s’intéresser à un voile quand ce dernier souligne un beau sourire, un regard franc, un discours sincère, une âme en paix ? Je le cherche car je voudrais qu’il se prenne en photo dans le miroir de yabi-miroir et qu’il commente cette photo en conscience et avec honnêteté ».
Le voile, une représentation, des stéréotypes qui dévoilent les masques ceux-là mêmes qui tombent au purgatoire…
En fait, le café Yabi explicite est accessible à tous au premier degré : celui des litiges, des contentieux, des accrochages, des manipulations, du verbiage et en passant au café Yabi-miroir, de l’implicite on bascule au deuxième degré, pour ensuite accéder au purgatoire afin de décrypter l’intentionnalité, s’ouvre enfin le chemin du labyrinthe de la synthèse, celui de la connaissance de l’autre.
La grande arnaque, c’est que la plupart se projettent sur l’écran de l’autoréférence avec leurs propres représentations, interprétations, soliloquant ils donnent sens selon leurs propres critères.
Ps : Désolé, crie-il, du haut de sa tour d'ivoire, de ce deuxième étage non construit, désolé de vous avoir fait peur, en vous suivant et non poursuivant, c’était uniquement pour veiller à ce que vous arriviez à bon port saine et sauve. La prochaine fois, il a promis qu’il mettrait de gros sabots pour couvrir vos pas …
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LeilaMalibu a écrit:
Bon ce ne doit pas être le roman de jade leila et blagueur mdr
Pensive, louloute, et les autres ce serait bien qu'il y ait une suite avec vos idées et vos propres personnages, pour que ce soit plus diversifié.
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blagueur a écrit:
Bienvenue Leïla …
Leïla, un prénom cher, entendu depuis sa plus tendre enfance, celui de sa sœur ainée, la troisième de cette fratrie, l’enfant gourmande, chouchoutée d’un père attentionné. Une sœur extrêmement choyée dans sa jeunesse car le père affirmait connaitre les aléas potentiels que lui réserverait la vie matrimoniale future, autant lui passer tous les caprices et faire son bonheur en attendant.
Une autre Leila, qui contrairement à la première qui ne s’embarrassait pas de questions revenait à la charge avec son interrogation lancinante « Qui êtes-vous vraiment ».
Une question posée à l'être, ce référé mais aussi référent, cet observateur qui s’observe lui-même, qui égrène ses souvenirs, remontant à rebours, vers ses humaines origines …
Babillements, gazouillis et pleurs à la découverte d’un univers de sonorités informes, d’aveuglantes lumières, d’un sein généreux, d’une odeur allaitante familière exacerbant ton attention et tes sens en quête du maternel réconfort, toujours inquiet ….
Toi, l’être tu t’étais éveillé, venu mystérieusement au jour …
Tu avais affirmé ta rampante présence, en tendant tes mains vers un avenir et aussitôt tu avais repoussé en arrière, des pieds, un passé, pour mieux avancer.
Arborant tes premières dents, tu avais jubilé, fièrement dressé sur tes pieds … Depuis tu as marché, nommé, interrogé des yeux, osé.
Tu as joué avec les sons, avec les mots que tu ne maitrisais pas encore, tu tâtais, touchais, défesait, déconstruisais et reconstruisais, errant dans un univers que tu pressentais plein de sens, de sonorités devenues depuis des phonèmes et des syllabes, des mots en instance de greffe de sens, des strates de savoirs …
Ob-ser-ver, face-être-voir, pour que tu puisses mieux mimer l’autre être, dépositaire d’un savoir qui remonte à la nuit des temps, ânonner une chansonnette reprise en cœur dans une langue depuis toujours étrangère, car c’est celle de la Mémoire de l’alter …
Tu as observé, pour apprendre à tisser des relations pertinentes, pour acquérir une intelligence des gens, pour élaborer des univers sémantiques au gré d’une construction parasynthétique, d’assemblages d’éléments, de lettres, de chiffres, d’atomes en apprenti bâtisseur …
Tu t’es forgé une logique et des outils pour mieux interroger l’univers des représentations et les confronter à l’Univers …
Tu t’es tourné vers toi-même pour échapper à cet inconscient somnolant et stimuler ta conscience, découvrant par là la faiblesse innée des représentations comme les limites de tes propres sens et perceptions …
Interroge le miroir des âmes, disait-il en interrogeant blagueur, le temps est trop précieux pour le dissiper en vain. Qu’apportes-tu à l’autre ? Quel sort réserves-tu à ce savoir accumulé au fil des ans, à ce vécu et à toutes ces expériences qui t’ont permis de forger une autre vision du monde ? Comptes-tu les emporter dans ta tombe ? N’est-il pas plus simple d’abandonner les masques, les rancœurs, l’ironie, le mépris, la médisance pour atteindre la sérénité de l’éveil et transmettre le reçu, le pertinent ?
« Qui êtes-vous vraiment ? »
Le produit des interactions avec l’alter ? Le cercle familial, l’environnement, les instituteurs, les professeurs, les lectures ? Le produit d’une histoire ?
Il ne s’agit pas d'exprimer par le dessin d'un éléphant ou d'un mouton à l’image du Petit Prince, en l’expression d’une occurrence potentielle à remplir, celle de l'imagination, mais de porter le baluchon des interrogations potentielles.
Alors une éternelle quête de la Vérité, au-delà des vérités, t’attendra … jusqu’à ton dernier souffle …
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Antispéciste. a écrit:
Eh bien dis donc, tu ne blagues pas lorsqu'il s'agit d'écrire!
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blagueur a écrit:
Dimanche des rues désertes, 9 heures GMT, Government Moroccan Time, en anglais avec l’accent d’el Othmani, les rayons d’un pâle soleil disputent le ciel aux nuages bas et lourds, tous deux vaincus, cédant la place à une pluie fine.
Assis dans un café, ses pensées allèrent au Yabi café en une association d’idées incongrues. Un virtuel à la rencontre du réel, libérant la parole.
Les trottoirs, de la rue du Yabi-café, donnant sur la place des invalides, récemment rénovés se fissuraient déjà, présageant le sort de ces autres en cours de réhabilitation le long de la rue S.A.R le Prince, ou de la rue des Princesses. De faux joints de dilatation, ornementaux, tracés à la scie narguaient les lois de comportement des matériaux.
De jeunes platanes plantés au bord du trottoir abandonnaient, déjà, leurs feuilles mortes et leurs fruits, ces boules de poils à gratter de collégiens farceurs, aux bons soins des balayeurs probablement désœuvrés. Ailleurs, les platanes cédaient leur place à de jeunes caoutchoucs qui se promettaient de soulever le corps de chaussée : une simple question de temps et de persévérance.
Une réhabilitation de la rue attenante au Yabi-café, sans coordination des travaux, qui s’était accompagnée de la destruction de regards depuis ensevelis ou sans les tampons fonte qui portaient la marque d’un concessionnaire, en mémoire aux privatisations d’établissements jadis publics.
Il avait observé, au passage, le déroulement des travaux voisins, les qualités du terrassement et du compactage, le décapage de nuit, de la couche superficielle de ciment, en cet écoulement boueux qui finissait dans les collecteurs des eaux usées, de pente inconnue.
Des candélabres flambant neuf éclairaient les rues de cette lumière blanche propre aux LED, se préparaient à affronter les intempéries, enjolivaient le tout.
Travail de Sisyphe ? Construction durable ?
Le rire jovial de la serveuse le tira de ses réflexions et retint son attention.
Etait-ce ce rire qui emplissait les sièges de ce café et désemplissait cet autre mitoyen, tenu par un serveur triste de voir les pourboires lui filer sous le nez ou bien était-ce une question d’espace sécurisant, de grégarité propre à l’espèce : plus il y a de clients, plus il y a d’habitués connaissant la qualité des services ?
S’agglutiner dans les jardins publics, les plages, les espaces réels ou virtuels, sur les bancs de Yabi-café, est-ce dans l’ordre des choses ?
Choisir une modératrice, plutôt qu’un triste modérateur ?
Jade, Leila, Mwadra, Louloute ou encore les posteuses en série, voire peut-être l’ingénue de service ?
Reste le service bien sûr, l’arôme du café devant avant tout rehausser celui des sujets.
Ce qui a changé au Yabi-café, c’est la non persistance des sujets abordés, qui passent à la trappe à la vitesse éclair, plus de véritables débats, bien argumentés comme jadis : la peur des pavés, l’absence d’intérêt ou de suite ?
Il se tourna enfin vers blagueur et lui dit, détend-toi, mon vieux, j’ai semé des graines dans ce terreau qu’est la mémoire, dont celle de l’interrogation, j’espère qu’elle portera le fruit mystérieux qui transforme une onde acoustique en un mot, des photons en une image ou une sensation de chaleur, nourrissant ainsi la conscience du sens porté, au-delà de l’onde même et des mots.
J’ai déformé l’espace pour ramener les invalides sur les lieux de leurs exploits, sur le trottoir du Yabi-café.
Enfin, blagueur, il est temps pour moi, habitué aux hors-sujets, de me retirer, pour ne plus rompre l’ambiance, pour te laisser rejoindre le fil des conversations et t’inscrire dans le scénario qui semble prendre forme.
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LeilaMalibu a écrit:
15h.
Le menton dans ma doudoune chaude et les mains dans les poches, je continuais cette marche dans la forêt des mystères, la forêt de tous les interdits, de toutes les folies, de tous les rêves... menant au yabi café.
Le sol craquait sous mes épaisses baskets. Des brindilles cassées, des feuilles mortes aux couleurs bien plus vivantes qu'on ne l'était tous réellement..
Entendre ces sonorités oubliées me donnaient l'impression de faire revivre ce monde naturel et mystérieux.
Ces sons aussi discrets que mélodieux me plongeaient paradoxalement dans un calme intérieur, celui de mon être.
Combien de fois avais-je espéré me retrouver avec moi-même. Rien qu'une fois.
Seule.
En paix.
En harmonie.
En toute sérénité.
Une solitude recherchée. Une solitude positive.
Je ne les compte plus.
Tant de fois..
*Cling
Arrivée trop tôt. C'est le sentiment qui me venait. L'impression d'être arrivée trop tôt.
Je sortais mes mains des poches et allais au bar sans grand engouement.
"Un whisky halal svp"
" Pas de whisky pêche aujourd'hui ?"
"Non, pur svp", dis-je sans vouloir commencer ou prolonger une quelconque conversation.
Le whisky était apparemment la boisson des hommes virils, penseurs ou stratèges. La boisson des hommes d'affaires, des hommes de pouvoir et de poigne. C'était par dessus tout la boisson des solitaires.
Au quel des personnages m'identifiais-je ?
Pure, cette fois me suis-je dit, oui, elle accompagnerait mes réflexions.
Le Barman me souriait. Derrière ses airs de chef d'armée, je décelais pour la toute première fois un sourire sincère alors que mon regard plongeait dans le vide.
Un bruit de verre me fit sursauter.
Il me regardait et me souriait.
Je le lui rendais en devinant à moitié ses pensées.
"Un whisky pêche svp" repris-je.
"Au bout du 3ème vous serez bannie", dit il tentant de dissimuler un large sourire.
"Très bien monsieur", terminais-je d'un bond enthousiaste sur le sol.
Mon verre en main, j'allais m'installer un grand sourire aux lèvres, au beau milieu du yabi café.
Une parole et un sourire avaient suffit à rebooster ce corps sans vitamine C ( )
ChahrouRamadan passait le seuil de la porte. Cela faisait un long moment que je ne l'avais pas vue.
Elle faisait partie de ces rares personnes au visage lumineux et à l'expression triste.
Je la voyais prendre ses deux enfants par la main et les mener difficilement vers l'aire de jeu.
Soufflant dans sa manche, elle s'asseyait, comme écroulée, se déchargeant de toutes les tensions physiques, morales dont elle s'était péniblement accommodée.
Les yeux dans le vide, elle semblait décompresser, comme à la suite d'une dure journée de labeur qui n'avait que trop durée.
Je lui tendais une limonade fraîche.
"Hey chahrou ramadan ! Ba alors on récupère ?"
Un sourire illumina son visage. Elle me souriait oui, et de toute son âme.
Un sourire franc, sincère, entier, qui lui fit oublier le temps d'une seconde quelles batailles elle avait à mener le reste du temps.
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DeutscheMark a écrit:
Whisky halal... whisky pêche... C'est où kik se trouve ce café yabi? Montre moi le cheminement stp
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LeilaMalibu a écrit:
Il se trouve au-dessus d'un arbre dans une forêt.
C'est halal tkt. C'est un whisky marocain.
Je te reconnais pas au ft, quel est ton pseudo d'origine
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DeutscheMark a écrit:
J'ai peur d'y aller seul..
On s'en fout de mon ancien psdo..il ya des coupeurs de gorges là bas nn?