Le tribunal correctionnel avait une première fois condamné les accusés pour homicide involontaire. Par la suite, la cour d'appel a requalifié les faits en tortures ayant conduit à la mort et renvoyé l'affaire aux assises.
Un jury populaire a été constitué ce mercredi dernier à la cour d'assises de Bruxelles afin de rendre justice à Latifa Hachimi, indiquent plusieurs médias belges. Durant trois semaines, les jurés vont statuer sur les faits qui s'étaient déroulés dans l'appartement de la victime et de son époux, rue Waelhem, à Schaerbeek, en 2004.
Ne pouvant avoir des enfants, Latifa Hachimi, âgée de 23 ans avait subi plusieurs cures d’exorcisme. La jeune femme a par la suite trouvé la mort après avoir reçu des coups, en plus d’être asphyxiée, étranglée et par la suite noyée dans de l’eau bouillante. L’autopsie aurait révélé plus de 40 coups sur le corps de Latifa. Les tortures ont été endurées pendant trois semaines au moins, pour la période allant début juillet à début août.
Les exorcistes croyaient aux rites de purification
Au banc des accusés, figure son mari Mourad Mazouj âgé de 35 ans, indique le site d’actualité DHnet.be Hormis l’époux, trois autres femmes qui pratiquaient les séances de purification comparaitront également au tribunal.
Parmi elles, une dénommée Jamila. Z, convaincue d’être experte en démon. Cette dernière «a introduit ses doigts au plus profond de la gorge de Latifa. Cela a provoqué un éclatement de la carotide et une hémorragie interne», à en croire les précisions de Fouad, le frère de la victime.
Un autre accusé qui se faisait appeler «cheikh», en réalité prénommé Abdelkrim Aznagui, avait prétendu à la victime et son époux que «celle-ci était possédée par les démons et qu'il fallait extraire ces derniers de son corps».
Latifa Hachimi avait ainsi été forcée d'ingurgiter des doses énormes d'une préparation composée d'eau, de safran et d'huile, confectionnée par le sixième accusé Xavier Meert, un converti âgé de 35 ans, soi-disant guérisseur et exorciste.
Le procès aboutit devant la cour d’assises alors que la Justice avait d’abord estimé qu’il s’agissait d’un homicide involontaire, d’un simple accident. La Cour d’appel avait par la suite requalifié ces abominations en «tortures», passibles de la Cour d’assises.