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CAN 2023 : Première piqure de rappel pour les Lions de l'Atlas [Billet]

A l'occasion de la participation de l'équipe du Maroc à la CAN 2023 en Côte d'Ivoire, notre correspondant sur place, Hanif Ben Berkane, nous racontera dans un billet l'atmosphère avant, pendant et après chaque match.

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Après son entrée en lice réussie face à la Tanzanie (3-0), le Maroc avait rendez-vous avec la République Démocratique du Congo pour son premier vrai test dans cette CAN 2023. Une épreuve du feu annoncée par Walid Regragui en avant-match qui s'attendait à une rencontre très compliquée. Compliqué d'abord parce que les Lions de l'Atlas affrontaient une équipe solide et intéressante avec le ballon mais aussi et surtout parce que le match était programmé à 14 heures (heure locale), sous une très forte chaleur.

Et cela n'a pas loupé. Au coup d'envoi de ce match, le thermomètre affichait 34 degrés avec un fort taux d'humidité. De quoi rendre l'air encore plus irrespirable alors que certains supporters marocains étaient victimes de malaise. Ces conditions difficiles se sont ressenties sur le terrain où après avoir bien débuté avec l'ouverture du score signée Achraf Hakimi, le Maroc s'est complètement éteint physiquement. Le joueur ayant le mieux illustré cette souffrance physique : Hakim Ziyech. L'ailier de Galatasaray n'a pu tenir qu'une trentaine de minutes avant de sembler complètement cramé sur son couloir droit. Et c'est tout l'effectif des Lions de l'Atlas qui n'a jamais vraiment su trouver un second souffle. C'est assez logiquement que la RDC a d'ailleurs égalisé en fin de rencontre et aurait même pu l'emporter dans les derniers instants.

Une piqure de rappel pour la formation de Walid Regragui : aucun match ne sera simple dans cette CAN et encore moins lorsque l'on se présente avec le statut de demi-finaliste de la dernière Coupe du Monde. Mais au delà du résultat du match qui permet au Maroc d'être toujours maître de son destin pour la qualification, cette rencontre a surtout été marquée par les gros débordements au coup de sifflet final.

Les esprits se sont echauffés

Tout a commencé avec une altercation entre Walid Regragui et Chancel Mbemba. Le défenseur de Marseille, qui semblait très nerveux sur la fin de match, n'a pas apprécié le geste du coach marocain venu lui tenir le bras pour lui demander des explications. S'en est suivi des débordements entre les joueurs sur la pelouse puis dans les couloirs du stade Laurent Pokou. En conférence de presse, Walid Regragui puis Sébastien Desabre, coach de la RDC, ont tenté de calmer la situation en expliquant que l'adrénaline et la chaleur avaient chauffé les esprits.

Mais cette ambiance tendue a entraîné des commentaires haineux et racistes envers Mbemba et Regragui sur les réseaux sociaux. Surtout après les propos assez flous de Chancel Mbemba en zone mixte. «Je garde mon silence c’est mieux, je suis comme ça. Tout le monde me connaît, je respecte tout le monde, j’ai pas besoin de tirer quelqu’un mais la justice de Dieu est là. Quand je joue au football je joue normalement, je suis pas un super joueur. Ce mot-là qu’il a sorti, c’est le coach lui-même qui le dira. Lui-même va parler», expliquait-il. De quoi alimenter la haine et obliger Walid Regragui a clarifié la situation. «Je lui ai dit : "Tu te la racontes !" Et il me dit : "Tu m’as traité de con !" Il n’y a pas de souci qu’il ait entendu ça, même si je ne l’ai jamais dit, mais en parlant comme il l’a fait, il sous-entend que mes propos sont racistes, c’est malhonnête.»

La polémique semble donc éteinte mais il faut désormais se concentrer sur le prochain match. Du côté des joueurs, ce match ne semble pas spécialement avoir laissé des traces sur le mental puisqu'ils sont apparus très souriant au moment de regagner le bus après la rencontre. Il faut désormais penser au match face à la Zambie pour assurer la première place. Mais ce résultat a calmé un peu l'euphorie des supporters marocains qui ont conscience qu'il va falloir batailler dur pour ramener une deuxième CAN au pays. Première piqure de rappel pour le Maroc... rien ne sera facile. Ils sont prévenus.