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Code de la famille : Al Adl wal Ihsane moins radicale que le PJD de Benkirane ?

Sur le projet de révision du Code de la famille, il semble que le PJD et Adl wal Ihsane ne jouent pas la même partition. Si la formation de Benkirane a opté pour la confrontation avec ses détracteurs, la Jamaa plaide pour une «approche qui unit et ne divise pas».

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Les 9 et 10 mars, se tenait la 22e session du «Conseil de Choura» d'Al Adl wal Ihsane. Une réunion présidée par le secrétaire général du mouvement islamiste, Mohamed Abbadi. Le projet de la révision, en cours, du Code de la famille a été au menu des questions abordées par les participants.

Après l'examen de ce sujet, la Jamaa a plaidé pour une réforme «qui unit et ne divise pas et qui rapproche et n'éloigne pas les diverses composantes de la société marocaine», lit-on dans un communiqué publié hier. L’instance «a mis l’accent sur la nécessité de prendre en compte dans chaque amendement envisagé, les dispositions et les finalités de notre religion islamique, tout en s'efforçant d'apporter des solutions créatives et originales aux problèmes émergents».

Al Adl wal Ihsane donne un nouveau gage de modération

Une position plutôt modérée pour une organisation islamiste, sans aucune menace de descendre dans la rue pour imposer sa vision. En revanche, le PJD s’est inscrit dans une logique de confrontations directe avec toutes les parties qui ne partagent pas sa vision de la réforme du Code de la famille.

En témoigne la réunion interne du PJD, tenue dimanche à Rabat, qui a permis au secrétaire général du Parti de la Lampe, Abdelilah Benkirane, de condamner à nouveau le mémorandum présenté par le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) et les formations politiques qui appuient ses recommandations. Par la même occasion, il a réitéré son projet d’organiser «une marche millionième».

Contrairement au PJD, le mouvement Al Adl wal Ihsane est engagé, depuis des années, dans un dialogue avec des forces de gauche et d’extrême gauche, comme la Voie démocratique travailliste d’idéologie marxiste-léniniste. Une entente qui s’est traduite par l’adhésion des fidèles d’AWI à la création du Front marocain de soutien à la Palestine et contre la normalisation, dont le coordinateur national est Jamal El Asri, l’actuel secrétaire général du PSU.

Outre ce dialogue avec les autres forces politiques, la Jamaa a frappé à la porte de l’Etat marocain, dans son nouveau document politique, en faisant l’impasse sur son opposition à la monarchie héréditaire ou la commanderie des croyants ; deux thèmes phares de l’ère de son fondateur Abdessalam Yassine.

Pour rappel, le PJD et Al Adl wal Ihsane avaient organisé, le 12 mars 2000 à Casablanca une grande marche contre le Plan d’action pour l’intégration de la femme, porté alors par le secrétaire d’Etat à la Famille, Mohamed Said Saadi du PPS. La pression des islamistes avait contraint le gouvernement El Youssoufi I à retirer le plan et ensuite à lâcher son auteur lors du remaniement ministériel du 6 septembre 2002.

Le 3 mars à Casablanca, Benkirane a agité la menace d’une nouvelle «marche millionième» pour défendre les valeurs de l'islam dans le prochain Code de la famille. Depuis, Al Adl wal Ihsane observe le silence sur le projet décliné par le secrétaire général du PJD.