Loin de leur pays d’origine, les Marocains résidant à l’étranger n’en restent pas moins attachés à l’éducation qui leur a été inculquée, notamment les valeurs de la religion musulmane. Cette culture, ainsi que leur foi, ils la transmettent naturellement à leurs enfants. Objectif ? Veiller à ce que leurs rejetons grandissent en harmonie avec les valeurs de l’islam.
«L’approche que j’aie avec mes enfants est basée sur les principes de notre religion. Je leur apprends le Coran, je fais ma prière devant eux pour qu’ils puissent apprendre à faire de même», raconte une mère de famille. «Je ne juge pas les autres, seulement mes enfants. Personnellement, je ne veux pas que ma fille porte des jupes ; c’est contradictoire à nos principes», reconnaît-elle.
«Je transmets à mes enfants une éducation à la marocaine, inspirée de la culture musulmane. Mes enfants font le ramadan et je veille à ce qu’ils ne mangent qu’avec les mains ; chez moi, j’applique mes lois. De plus, dans la rue, j’ai appris à mes enfants à être polis, souriants et serviables avec les autres», confie une autre maman de 4 enfants, Lyonnaise originaire de Meknès.
Pour sa part, Soufiane, père de deux enfants, est sur la même longueur d'onde. «A mon sens, pour bien éduquer ses enfants loin du pays d'origine, il faut le faire dès le plus jeune âge. Lorsqu’ils grandissent, on ne peut plus rien contrôler. Bien souvent, les parents, faute de temps, s’adonnent au travail et délaissent l’éducation de leurs enfants. Je crois que la meilleure méthode, que j’applique avec ma fille, c’est de lui apprendre les valeurs de ma religion», indique ce Casablancais résidant à Nice.
Une adaptation requise
D’autres parents jugent important la capacité des enfants à cohabiter avec l’environnement dans lequel ils évoluent. «Mon fils est né en France. Je l’éduque en m’adaptant à sa propre génération», lance Boujamaa, qui arrive tout droit de Mulhouse. «Il est à l’âge de l’adolescence. J’essaie d’être présent, de lui donner des conseils comme tout parent le ferait, mais je tiens à lui laisser une marge de décision», ajoute-t-il. «Ce qui importe le plus pour moi, c’est que mon fils soit capable de respecter l’autre, indépendamment de ses croyances et de sa culture», conclut ce père de famille originaire de Kénitra.
Pour certains, la vigilance est de mise afin d’éviter que les enfants ne tombent dans des contradictions inutiles, entre ce qui domine dans le pays de résidence et les principes qui régissent le pays d’origine. «J’apprends à ma fille à être ouverte car elle vit dans un pays ouvert. Pour moi, les parents parfaits, ça n’existe pas. J’ai un fils de 28 ans. Je suis arrivée à la conclusion qu’être parent, c’est véritablement le métier le plus dur au monde, celui qu’on exerce toute sa vie pour que nos enfants ne dérivent pas. Et ce, particulièrement lorsqu’on vit dans une culture qui n’est pas la nôtre», revendique fièrement Souad, maman d’origine Tangéroise originaire de Bruxelles.