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Etats-Unis : Le Maroc bénéficiera-t-il du limogeage de Rex Tillerson ?

Le départ de Rex Tillerson pourrait constituer une opportunité pour le Maroc et son nouveau lobby aux Etats-Unis en vue d’une relance des relations, plutôt froides pour le moment, avec l’administration Trump.

Le secrétaire d’Etat américain Rex Tillerson, ici le 15 février 2018 à Beyrouth / Ph. Mohamed Azakir (Reuters)
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Donald Trump vient d’écarter sans ménagement Rex Tillerson. Au Sénat, le président propose à Mike Pompeo (53 ans), actuel directeur de la CIA, de prendre les commandes de la diplomatie américaine. 

Dans des déclarations à la presse, Trump a loué l’«intelligence» et l’«énergie» de son candidat. «Nous sommes sur la même longueur d’onde [sur de nombreux sujets]», a-t-il souligné.

Tillerson, lui, est entrepreneur dans le secteur privé. Avant sa nomination, en janvier 2017, en tant que Secrétaire d’Etat, le milliardaire a été PDG de la major ExxonMobile. En revanche, Pompeo a un passé militaire et politique. Député à la Chambre des représentants, de 2011 à 2017, il a d’ailleurs présidé la commission des renseignements.

Une opportunité pour le Maroc et son nouveau lobby ?

Même si ce changement à la tête de la diplomatie est la conséquence directe des divergences criantes entre le président et Tillerson, il pourrait constituer une opportunité pour que le Maroc retisse ses liens – plutôt froids – avec l’administration Trump.

En effet, la CIA et le Pentagone adoptent souvent des positions proches de celles du royaume. En témoigne la distance prise par les deux institutions avec la politique anti-marocaine de Barack Obama en 2013 et en 2016.

Sous Rex Tillerson, Rabat et Washington n’ont tenu aucune session de leur Dialogue stratégique, initié en septembre 2012 sous l’ère Hillary Clinton. En revanche avec l’Algérie, il y a lieu de rappeler la 4e réunion s’inscrivant dans ce même cadre, organisée les 6 et 7 avril 2017 dans la capitale américaine et co-présidée par Tillerson et Messahel. Une 5e session est, d’ailleurs, prévue en juin prochain à Alger.

Le rapprochement entre les deux pays a nettement évolué durant les derniers mois, notamment grâce à la force de frappe de la principale arme diplomatique du voisin de l’Est : la Sonatrach. En janvier dernier, l’actuel directeur de la compagnie pétrolière a effectué une tournée aux Etats-Unis, où il a multiplié les contacts avec les responsables ExxonMobile.

De retour au pays, Ould Kaddour a annoncé à la presse que la major américaine souhaite s’implanter sur le marché algérien. D’ailleurs, une rencontre entre les deux parties est prévue, fin mars, pour «approfondir les discussions sur cette implantation». Reste à savoir si ce rendez-vous sera maintenu après le limogeage de Tillerson.

Le départ de Rex Tillerson a valeur de test pour l’efficacité du nouveau lobby marocain aux Etats-Unis. Le Maroc s’est offert en janvier les services d’une nouvelle société de lobbying, Glover Park Group (GPG), pour une durée de 18 mois.

Le montant du contrat est de 360 000 dollars. Durant cette période, GPG devra apporter un nouveau souffle aux relations avec l’administration Trump et promouvoir les investissements américains au royaume.