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Mustapha El Khalfi : «Les Algériens doivent assumer leurs responsabilités dans la solution du conflit au Sahara»

Le ministre des Relations avec le Parlement, porte-parole du gouvernement, a pris part, samedi à Laâyoune, à une conférence organisée par le Forum alternatives internationales. L’équipe de Yabiladi était présente et a interviewé Mustapha El Khalfi sur les développements que connait la question du Sahara depuis quelques semaines.

Mustapha Khalfi, ministre des Relations avec le Parlement, porte-parole du gouvernement / Ph. Mehdi Moussahim - Yabiladi
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Le gouvernement marocain a condamné les incursions des éléments armés du Polisario dans les zones tampons...

Le Maroc a adopté une position ferme lorsqu'il a pris connaissance du projet du front séparatiste de changer l'ordre juridique et historique des zones situées à l'Est du mur de sécurité. Nous avons détecté les mouvements du front séparatiste voulant instaurer une présence permanente militaro-civile et ce par un transfert de structures vers les zones tampons. Ce que d'ailleurs confirment les photos prises par satellite.

Le Polisario a essayé de transférer le ministère de la Défense de la prétendue république à Bir Lahlou où il reçu certains ambassadeurs. Il a également refusé de se réunir avec le chef de la MINURSO à Rabouni. Il a finalement essuyé un revers et a été contraint de le recevoir à Tindouf.

Ce n'est pas la première fois que le Maroc fait face à ce problème ?

Toutes ces terres sont marocaines. Toute la ligne située à l'Est du mur de sécurité est marocaine. Le mur ne constitue pas la frontière du royaume. Les Nations unies n'ont jamais considéré la construction comme une ligne de séparation.

Et ce n'est d'ailleurs pas la première fois que nous assistons à ce genre d'agitation de la part du Polisario. Il y a le précédent de 1991 auquel le Maroc a fait face avec fermeté. A l'époque nous avions appelé le Conseil de sécurité à assumer ses responsabilités si non nous allions prendre les mesures nécessaires.

En 1995, le Front a tenté en vain d'avoir une présence dans les zones tampons. Une tentative mentionnée dans les rapports du secrétaire général. En 2002, le mouvement séparatiste a proposé d'autoriser les populations des camps de s'installer sur ses territoires. Ce qui a été rejeté. Par ailleurs, qualifier ses terres de libérées relève du mensonge.

Et aujourd'hui, notre position est ferme face aux nouvelle provocations et nous l'avions transmise à l'ONU et aux puissances mondiales. Nous leur avions présentés les photos prises par satellite et des preuves tangibles et nous avions appelé le Conseil de sécurité à prendre ses responsabilités si non nous agirons en conséquence.

Nous sommes décidés à empêcher toute modification dans l'ordre juridique et historique de la région située à l'Est du mur de sécurité. Et nous avions dit que les manœuvres du Polisario constituent une violation du cessez-le-feu, une menace pour la paix et un défi aux résolutions du Conseil de sécurité.

Le Maroc, conformément à une vision stratégique déclinée depuis des années et réitérée à l'occasion du dernier discours royal de la Marche verte (6 novembre 2017), a annoncé qu'aucune solution en dehors de la souveraineté marocaine et la proposition d'autonomie n'est valable. L'Algérie et les autres parties, ayant un rôle dans ce conflit régional, doivent être associées dans le processus du règlement. L'Algérie est responsable. C'est elle qui finance et arme le Polisario.

Donc il n'y aura pas de négociations sans l'Algérie ?

A ce propos, notre position est claire. L'Algérie a une responsabilité dans la genèse du conflit et son évolution et doit de ce fait assumer sa responsabilité dans son règlement.

Mais l'Algérie ne cesse de répéter qu'elle n'est pas partie prenante...

L'Algérie est une partie prenante dans le conflit. En témoigne ses positions lors des réunions internationales. Les frères algériens doivent assumer leurs responsabilités dans la solution.

Comment évaluez-vous le rapport d'Antonio Guterres sur le Sahara ?

C'est un rapport équilibré. Il a donné raison à notre pays sur plusieurs questions et a mis au grand jour nombre de fausses allégations véhiculées dans le cadre d'une guerre médiatique, telles les négociations directes ou bien la prise en charge du dossier par d'autres parties alors qu'il est toujours la responsabilité de l'ONU et du Conseil de sécurité.

Le rapport a également souligné que les provinces du sud vivent dans le calme et l'Algérie est concernée par le conflit et doit en conséquence rehausser sa contribution dans la recherche d'une solution. Le document a également abordé les investissements marocains dans ses provinces du sud.

Et quels sont vos reproches sur le document ?

Toute observation sera exprimée dans son cadre institutionnel approprié. Mais dans l'ensemble, le rapport est équilibré et a rendu justice à notre pays.