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Enseignement de l'amazigh : Le PAM corrige les chiffres optimistes avancés par El Othmani

La tentative du chef du gouvernement de jouer avec les chiffres de l’enseignement de l’amazigh en sa faveur s’est finalement révélée vaine. Elle a en effet été démasquée par le PAM.

Photo d'illustration. DR
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Le débat d’hier à la Chambre des conseillers sur l’enseignement de l’amazigh a mis le chef du gouvernement dans l’embarras. Ce dernier a initialement présenté des chiffres très optimistes sur la progression de l’expérience lancée en 2003.

Saâdeddine El Othmani a ainsi affirmé qu’il y a actuellement 500 000 élèves dans 4 200 écoles publiques qui assistent aux séances d’apprentissage de cette langue. Le nombre d’enseignants a atteint les 5 000 contre 21 pour les inspecteurs, a-t-il souligné, confiant.

Le chef de l’exécutif a également annoncé que depuis le 8 juin 2017, l’amazigh est enseigné dans les grandes écoles et les instituts supérieurs. Il a cité à cet égard l’Institut supérieur de l’information et de la communication (ISCC), avec 58 heures pour les étudiants de première année, l’Institut supérieur des métiers de l’audiovisuel et du cinéma (ISMAC) et l’Ecole nationale supérieure de l’administration (ENSA). El Othmani a promis d’élargir l’expérience à d’autres établissements publics, notamment l’Institut supérieur de la magistrature.

Le PAM noircit le tableau

Ces chiffres dévoilés avec optimisme par le chef de l’exécutif n’ont pas tardé à faire l’objet d’une rectification par le président du groupe PAM, Aziz Benazzouz, qui s’est permis de corriger les estimations avancées par El Othmani.

 «Il y a un recul, Monsieur le président du gouvernement», a-t-il affirmé avant de faire parler les chiffres. «Certes, il y avait 500 000 élèves en 2015, mais ils étaient 600 000 en 2009», a précisé Aziz Benazzouz. «Quant aux 5 000 enseignants recensés trois années auparavant, ils étaient 14 000 en 2009. Le nombre des inspecteurs n’a pas échappé à cette baisse ; il a chuté de 60 en 2009 à seulement 21 en 2015», a-t-il ajouté.

«Durant les sept dernières années, l’enseignement de la langue amazighe a été complètement marginalisé. Il y a une perte de temps et une perte de notre capital non matériel», a déploré Aziz Benazzouz.

De retour à la tribune, le chef du gouvernement a été contraint de concéder à demi-mot qu’il y a des «dysfonctionnements» et des «irrégularités», promettant de les résoudre dans un avenir proche.