Les deux Suisses arrêtés dans le cadre du double assassinat des touristes scandinaves à Imlil se sont rencontrés à la mosquée du Petit-Saconnex, un quartier de la ville de Genève, a révélé samedi La Tribune de Genève, citée par l’édition suisse du quotidien 20 minutes.
Si le lieu de culte a une nouvelle direction depuis mars 2018, la mosquée a auparavant connu des soubresauts. Plusieurs personnes fichées S y ont officié en tant qu’imams ou dans la sécurité. Un terreau fertile à la radicalisation d’un groupe de jeunes, dont en tout cas un des interpellés.
«Il y a eu de grandes défaillances, un manque total de surveillance qui a permis à certains de se réunir loin des regards», résume Hasni Abidi, spécialiste du monde arabe. La situation aurait toutefois changé : «Il y a désormais un début de sérénité. La mosquée a promis un changement qui doit passer par la promotion d’un islam ouvert et modéré. C’est sa dernière chance.»
Pour autant, «la nouvelle équipe hérite de bombes à retardement dont on ne sait rien», redoute Hafid Ouardiri, directeur de la Fondation de l’entre-connaissance, en contact avec les responsables de la mosquée. Il estime que «le travail à accomplir est énorme», mais assure que la nouvelle équipe est engagée dans la voie de la «transparence absolue».
Pour rappel, le 29 décembre dernier, un Hispano-suisse installé au Maroc a été arrêté par le Bureau central des investigations judiciaires (BCIJ). L’enquête a notamment révélé son adhésion à des opérations de recrutement et d’embrigadement de citoyens marocains et subsahariens pour exécuter des actions terroristes au Maroc. De plus, jeudi 10 janvier, un Anglo-suisse a été arrêté à Témara par la brigade nationale de la police judiciaire pour ses «contacts» présumés avec des combattants de Daesh. L’homme résidait au Maroc et n’est pas rentré en Suisse récemment.