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L’Islamisation des berbères
a
13 juillet 2007 15:14
J'ai tenté de vous extraire quelques passages de l'excellent article de Paul Balta parru dans l'excellent numèro de l'excellente revue GEO Histoire spècial MAGHREB .
Un numèro à avoir , à voir et à revoir.


Plusieurs siècles ont fallu pour achever de convertir tout le Maghreb.

...Les berbères premiers habitants du Maghreb coexistent avec les juifs arrivés en trois vagues, sous le roi Salomon. (931 avant JC)
Les berbères IMAZIGHEN (Hommes libres) ont une volonté farouche d’indépendance et de rigorisme.
Dès la fin du IIe siècle ; les Berbères, polythéistes, commencent à se convertir au christianisme mais restent hostiles à la Rome impériale qui avait conquis leur région, trois papes seront issus de leur tribus...
Les cultivateurs pauvres berbères se dresseront contre les riches colons romains et citadins.
Ils auront les mêmes réactions contre les musulmans au début…
Les berbères se méfiaient de la mer, ils ont su résister à tout danger venant de cette dernière, un dicton était force de leur loi, il disait : « Le malheur vient de la mer »
Ainsi, ils ont pu opposer une farouche résistance aux conquérants venant de la méditerranée comme les Phéniciens, grecs, Romains, Vandales et byzantins...

Contrairement aux autres conquérants, Okba ibn nafi viendra par les hauts plateaux.
Dans l’imaginaire, chrétien, l’Islam s’est imposé par la guerre, or la grand historien André Miquel souligne que la conquête musulmane, vient du fait que les chrétiens étaient troublés et affaiblis par les querelles théologiques génératrices de schisme.
Ils ont été séduits par le message de l’Islam, simple et clair, résumé par la profession de foi qui, prononcée trois fois est une formule de conversion...
La conquête ne fut pas aussi rapide que cela, car sur le chemin du retour, Okba, fut tué dans les Aurès par KOSAYLA un chef berbère soutenu par les Byzantins...

Mais en 688, les arabes reviennent et tuent KOSAYLA, cependant la résistance berbère reprend de plus belle sous l’impulsion de la « KAHINA »la prophétesse surnommée Reine des Aurès » qui selon une tradition contestée serait juive...

Elle sera finalement tuée par Moussa ben Nçayr en 702.
S’ensuit des nominations importantes de berbères à des postes haut placés.
Ainsi , la mission qui allait tout bouleverser est à confiée à TARIK BEN ZIAD en 711, pour la conquête de l’Espagne par le détroit qui portera désormais son nom (GIBRALTAR = djebel TARIK)..

Les choses ne sont pas aussi joyeuses tout le temps, puisque les Omeyyades vont considérer les convertis berbères comme des croyants de seconde zone qu’ils appellent les vassaux et prétendent leur faire payer un impôt, alors que le coran dit que tous les musulmans sont égaux.
Cette discrimination provoque la révolte des berbères qui rejettent l’orthodoxie sunnite et embrassent les schismes kharijite et chiites jusqu’en 1070 tout en résistant farouchement à l’arabisation où des régions montagneuses y échappent encore à la fin du xx siècle...



Modifié 4 fois. Dernière modification le 13/07/07 15:28 par azl95.
M
13 juillet 2007 15:47
Ah, voila l'article que je cherchais l'autre jour mais que je ne trouvais pas!! Merci mon compatriote prefere de Yabi smiling smiley

C'est vrai que c'est une bonne lecon d'histoire. J'attends vivement plus de details des experts du sujet...
13 juillet 2007 15:56
Mais pourquoi M. Balta veut absolument séparer les juifs des berbères? M. Balta n'aimerait-il pas les mélanges ?

Je cite : "Les berbères premiers habitants du Maghreb coexistent avec les juifs arrivés en trois vagues, sous le roi Salomon. (931 avant JC)"

Bien malin celui qui pourra discriminer un juif-berbérisé d'un berbère judaïsé en ces temps reculés...Selon M. Balta les Imazighens auraient poussés sur place comme des arbres alors que se sont succédés sur eux des vagues de différentes peuplades..

Curieux comme manque de précision sur l'origine de ces Imazighen quand M. Balta peut dater (!) l'arrivée de la première vague de juifs, en l'occurrence sous le roi Salomon himself! (931 av JC) et comptabiliser les autres vagues...

A part ça, c'est un article intéressant.
"Avec un H majuscule"
a
13 juillet 2007 16:00
Ta remarque est pertinente Hamid, c'est vrai qu'on nous dit rien sur les origines des berberes, qu'en est il ensuite de l'impact des transhumances asisatiques , geramaniques et autres .


Citation
Hamid a écrit:
Mais pourquoi M. Balta veut absolument séparer les juifs des berbères? M. Balta n'aimerait-il pas les mélanges ?

Je cite : "Les berbères premiers habitants du Maghreb coexistent avec les juifs arrivés en trois vagues, sous le roi Salomon. (931 avant JC)"

Bien malin celui qui pourra discriminer un juif-berbérisé d'un berbère judaïsé en ces temps reculés...Selon M. Balta les Imazighens auraient poussés sur place comme des arbres alors que se sont succédés sur eux des vagues de différentes peuplades..

Curieux comme manque de précision sur l'origine de ces Imazighen quand M. Balta peut dater (!) l'arrivée de la première vague de juifs, en l'occurrence sous le roi Salomon himself! (931 av JC) et comptabiliser les autres vagues...

A part ça, c'est un article intéressant.
D
13 juillet 2007 16:27
Salamou Alykoum,


J'en avais entendu parler de cet article, mais merci de nous avoir fait partager ne serait ce quecet extrait (tp)
[hr] [b][center]Si perçante soit la vue, on ne se voit jamais de dos[/center][/b][b]Boycottez pour la paix !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! [color=#FF0000]Boycottez!!!!!!!!![/color][color=#FFFFFF]!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!![/color] [color=#009900]Boycottez pour les enfants de Gaza!!!!!![/color][/b]
m
14 juillet 2007 16:45
il manque la resistance a l'empire ottoman qui n'a pas conquis le maroc... grace à qui? lol
il faut donner des precisions sur l'auteur de l'article pour comprendre son interêt soudain pour les berberes...
15 juillet 2007 22:22
Paul Balta, né à Alexandrie (Égypte) est spécialiste des mondes arabe et musulman et de la Méditerranée. Journaliste au quotidien Le Monde (1970-1985) il a couvert les grands événements du Proche-Orient et ceux du Maghreb où il a été correspondant basé à Alger (1973-1978). Directeur du Centre d’études de l’Orient contemporain à l’Université Paris III-Sorbonne Nouvelle (1988-1994), il a publié une vingtaine d’ouvrages dont certains avec son épouse Claudine Rulleau. Il est président du FEMEC, Forum euro-méditerranéen des cultures.

[www.editionsmilan.com]
i
15 juillet 2007 22:46
Citation
azl95 a écrit:
J'ai tenté de vous extraire quelques passages de l'excellent article de Paul Balta parru dans l'excellent numèro de l'excellente revue GEO Histoire spècial MAGHREB .
Un numèro à avoir , à voir et à revoir.


Plusieurs siècles ont fallu pour achever de convertir tout le Maghreb.

...Les berbères premiers habitants du Maghreb coexistent avec les juifs arrivés en trois vagues, sous le roi Salomon. (931 avant JC)
Les berbères IMAZIGHEN (Hommes libres) ont une volonté farouche d’indépendance et de rigorisme.
Dès la fin du IIe siècle ; les Berbères, polythéistes, commencent à se convertir au christianisme mais restent hostiles à la Rome impériale qui avait conquis leur région, trois papes seront issus de leur tribus...
Les cultivateurs pauvres berbères se dresseront contre les riches colons romains et citadins.
Ils auront les mêmes réactions contre les musulmans au début…
Les berbères se méfiaient de la mer, ils ont su résister à tout danger venant de cette dernière, un dicton était force de leur loi, il disait : « Le malheur vient de la mer »
Ainsi, ils ont pu opposer une farouche résistance aux conquérants venant de la méditerranée comme les Phéniciens, grecs, Romains, Vandales et byzantins...

Contrairement aux autres conquérants, Okba ibn nafi viendra par les hauts plateaux.
Dans l’imaginaire, chrétien, l’Islam s’est imposé par la guerre, or la grand historien André Miquel souligne que la conquête musulmane, vient du fait que les chrétiens étaient troublés et affaiblis par les querelles théologiques génératrices de schisme.
Ils ont été séduits par le message de l’Islam, simple et clair, résumé par la profession de foi qui, prononcée trois fois est une formule de conversion...
La conquête ne fut pas aussi rapide que cela, car sur le chemin du retour, Okba, fut tué dans les Aurès par KOSAYLA un chef berbère soutenu par les Byzantins...

Mais en 688, les arabes reviennent et tuent KOSAYLA, cependant la résistance berbère reprend de plus belle sous l’impulsion de la « KAHINA »la prophétesse surnommée Reine des Aurès » qui selon une tradition contestée serait juive...

Elle sera finalement tuée par Moussa ben Nçayr en 702.
S’ensuit des nominations importantes de berbères à des postes haut placés.
Ainsi , la mission qui allait tout bouleverser est à confiée à TARIK BEN ZIAD en 711, pour la conquête de l’Espagne par le détroit qui portera désormais son nom (GIBRALTAR = djebel TARIK)..

Les choses ne sont pas aussi joyeuses tout le temps, puisque les Omeyyades vont considérer les convertis berbères comme des croyants de seconde zone qu’ils appellent les vassaux et prétendent leur faire payer un impôt, alors que le coran dit que tous les musulmans sont égaux.
Cette discrimination provoque la révolte des berbères qui rejettent l’orthodoxie sunnite et embrassent les schismes kharijite et chiites jusqu’en 1070 tout en résistant farouchement à l’arabisation où des régions montagneuses y échappent encore à la fin du xx siècle...

Ce qui me rend perplexe dans cette analyse historique est:
D'une part sa défintion sur 2 entitées AMAZIGH d'une part et ARABE de l'autre quand on voit d'autres contributions.
Et d'autre part sur sa géographie car l'analyse ne comprend que le nord.
Et enfin l'amputation d'un autre élément qu'est une immigration sans aucun rapport avec une religion ,une conquète ou une colonisation, mais juste pour la vie dans des conditions optimales.Il ne faut jamais oublier ce contexte fondamental chez l'humain,d'où notre immigrationevil
georges orwell
a
16 juillet 2007 17:20
COMMENT LA BERBÉRIE EST DEVENUE LE MAGHREB ARABE
Gabriel CAMPS
Revue de l’Occident musulman et de la Méditerranée, n°35, Aix-en-Provence, 1983, pp. 7-24.
Agezzul. Mamnek as nezdâr ad nakwez mas d idgharen lliten ikkan gan ayelli mu ttinin tafriqt tarumaniyt gan ghilad lemghrib aàrab. Aseàreb d ukeccum s lislam kigan ayad kkan llan. Akeccum n waàraben, lli isaten gh tasut tis sat, ur iman gh tezwuri d uzeddugh n midden. Mqqar gguten imazighen lli kcemnin s lislam, ghaman sul willi ganin irumiyen ar tasut tis sin d mrawt. Ad gin mdden aàraben s iles negh s insayen ur isat ar tasutin ggweranin. Iqbilen n iznaten irehhâlen ad igan imezwura lli ssekcmen waàraben s idels d wawal nnesen zegh aseggwas n 1050 llid inamaqqaren d umussu n iqbilen n Banu Hilal d Maàqil. Mqqar akw gan mdden ghilad imuslmen, aseàreb n imazighen sul urta isemd.
Résumé. Comment expliquer que les anciennes provinces romaines d’Afrique, en grande partie christianisées et constituant la région la plus prospère de l’Occident latin, soient devenues en quelques siècles le Maghreb arabe. L’islamisation et l’arabisation ne furent pas contemporaines. La conquête arabe, au VIIe siècle, fut le résultat d’une suite d’opérations militaires sans véritables tentatives de peuplement. La plus grande partie des populations berbères se convertit assez rapidement à l’Islam mais les dernières communautés chrétiennes ne disparurent qu’au XIIe siècle. L’arabisation par la langue et les coutumes fut plus tardive ; elle affecta massivement, en premier lieu, les Berbères du groupe zénète, pour la plupart nomades, qui s’assimilèrent aux tribus arabes bédouines (Béni Hilal, Béni Soleïme, …) à qui, en 1050, le Maghreb avait été « donné » par le calife fatimide du Caire. Alors que l’Islam a triomphé totalement depuis longtemps, l’arabisation est loin d’être achevée.
Abstract. How can one account for the fact that the ancient Roman provinces of Africa, in large part Christianized and forming the most prosperous region of Latin Occident, became, in a few centuries, the Arab Maghreb. Islamization and arabization were not contemporaneous. The Arab conquest in the seventh century was the result of a series of military operations without any real attempt at populating. The greater part of the Berber populations was converted fairly rapidly to Islam but the last Christian communities did not disappear until the twelfth century. Arabization through language and custom did not happen until much later; it massively affected, in the first place, the Berbers of the Zenete group, mostly nomads, who became assimilated to the Beduin Arab tribes (Beni Hilal, Beni Soleïm, …) to whom, in 1050, the Maghreb had been “given” by the Fatimite Calif of Cairo. Whereas Islam has triumphed totally long ago, arabization is still far from being completed.
Les pays de l’Afrique du Nord sont aujourd’hui des États musulmans qui revendiquent, à juste titre, leur double appartenance à la communauté musulmane et au monde arabe. Or ces États, après bien des vicissitudes, ont pris la lointaine succession d’une Afrique qui, à la fin de l’Antiquité, appartenait aussi sûrement au monde chrétien et à la communauté latine. Ce changement culturel, qui peut passer pour radical, ne s’est cependant accompagné d’aucune modification ethnique importante : Ce sont bien les mêmes hommes, ces Berbères dont beaucoup se croyaient romains et dont la plupart se sentent aujourd’hui arabes.
Comment expliquer cette transformation, qui apparaît d’autant plus profonde qu’il subsiste, dans certains de ces États mais dans des proportions très différentes, des groupes qui, tout en étant parfaitement musulmans, ne se considèrent nullement arabes et revendiquent aujourd’hui leur culture berbère [1] ?
Il importe, en premier lieu, de distinguer l’Islam de l’arabisme. Certes, ces deux concepts, l’un religieux, l’autre ethno-sociologique, sont très voisins l’un de l’autre puisque l’Islam est né chez les Arabes et qu’il fut, au début, propagé par eux. Il existe cependant au Proche-Orient des populations arabes ou arabisées qui sont demeurées chrétiennes, et on dénombre des dizaines de millions de musulmans qui ne sont ni arabes ni même arabisés (Noirs africains, Turcs, Iraniens, Afghans, Pakistanais, Indonésiens…). Tous les Berbères auraient pu, comme les Perses et les Turcs, être islamisés en restant eux-mêmes, en conservant leur langue, leur organisation sociale, leur culture. Apparemment, cela leur aurait même été plus facile puisqu’ils étaient plus nombreux que certaines populations qui ont conservé leur identité au sein de la communauté musulmane et qu’ils étaient plus éloignés du foyer initial de l’Islam.
Comment expliquer, aussi, que les provinces romaines d’Afrique, qui avaient été évangélisées au même rythme que les autres provinces de l’Empire romain et qui possédaient des églises vigoureuses, aient été entièrement islamisées alors qu’aux portes de l’Arabie ont subsisté des populations chrétiennes : Coptes des pays du N
a
16 juillet 2007 17:25
(suite)
Les voies de la conversion
Nous avons dit qu’il fallait distinguer l’islamisation de l’arabisation. De fait, la première se fit à un rythme bien plus rapide que la seconde. La Berbérie devient musulmane en moins de deux siècles (VIIe-VIIIe siècles), alors qu’elle n’est pas encore aujourd’hui entièrement arabisée, treize siècles après la première conquête arabe.
L’islamisation et la toute première arabisation furent d’abord citadines [13]. La religion des conquérants s’implanta dans les villes anciennes que visitaient des missionnaires guerriers puis des docteurs voyageurs, rompus aux discussions théologiques. La création de villes nouvelles, véritables centres religieux comme Kairouan, première fondation musulmane (670), et Fez, création d’Idriss II (809), contribua à implanter solidement l’Islam aux deux extrémités du pays.
La conversion des Berbères des campagnes, sanhadja ou zénètes, se fit plus mystérieusement. Ils étaient certes préparés au monothéisme absolu de l’Islam par le développement récent du christianisme mais aussi par un certain prosélytisme judaïque dans les tribus nomades du Sud.
De plus, comme aux chrétiens orientaux, l’Islam devait paraître aux Africains plus comme une hérésie chrétienne (il y en avait tant !) que comme une nouvelle religion ; cette indifférence relative expliquerait les fréquentes « apostasies » certainement liées aux fluctuations politiques [14].
Quoi qu’il en soit, la conversion des chefs de fédérations, souvent plus pour des raisons politiques que par conviction, répandit l’Islam dans le peuple. Les contingents berbères, conduits par ces chefs dans de fructueuses conquêtes faites au nom de l’Islam, furent amenés tout naturellement à la conversion.
La pratique des otages pris parmi les fils de princes ou de chefs de tribus peut avoir également contribué au progrès de l’Islam. Ces enfants islamisés et arabisés, de retour chez leurs contribules, devenaient des modèles car ils étaient auréolés du prestige que donne une culture supérieure.
Très efficaces bien que dangereux pour l’orthodoxie musulmane avaient été, dans les premiers siècles de l’Islam, les missionnaires kharédjites venus d’Orient qui, tout en répandant l’Islam dans les tribus surtout zénètes, « séparèrent » une partie des Berbères des autres musulmans. Si le schisme kharédjite ensanglanta le Maghreb à plusieurs reprises, il eut le mérite de conserver à toutes les époques, la nôtre comprise, une force religieuse minoritaire mais exemplaire par la rigueur de sa foi et l’austérité de ses mœurs.
Autres missionnaires et grands voyageurs : les « daï » chargés de répandre la doctrine chiite. Il faut dire qu’en ces époques qui, en Europe comme en Afrique, nous paraissent condamnées à une vie concentrationnaire en raison de l’insécurité, les clercs voyagent beaucoup et fort loin. Ils s’instruisent auprès des plus célèbres docteurs, se mettant délibérément à leur service, jusqu’au jour où ils prennent conscience de leur savoir, de leur autorité, et deviennent maîtres à leur tour, élaborant parfois une nouvelle doctrine. Ce fut, entre autres, l’histoire d’Ibn Toumert, fondateur du mouvement almohade (1120) qui donna naissance à un empire.
Pour gagner le cœur des populations, dans les villes et surtout les campagnes, les missionnaires musulmans eurent recours surtout à l’exemple. Il fallait montrer à ces Maghrébins, dont la religiosité fut toujours très profonde, ce qu’était la vraie communauté des Défenseurs de la Foi.
Le ribât en fut l’exemple achevé [15]. Ce fut à la fois un couvent et une garnison, base d’opération contre les infidèles ou les hérétiques. Le ribât peut être implanté n’importe où, sur le littoral ou à l’intérieur des terres, comme le Ribât Taza, partout où la défense de la Foi l’exige. Les moines-soldats qui occupent ces châteaux s’entraînent au combat et s’instruisent aux sources de l’orthodoxie la plus rigoureuse. L’âge d’or des ribâts fut le IXe siècle, en Ifriqîya, où les fondations pieuses des émirs aghlabites se multiplient de Tripoli à Bizerte, particulièrement sur les côtes dé l’ancienne Byzacène. Le ribât de Monastir, le plus célèbre (il suffisait d’avoir tenu garnison pendant trois jours pour gagner le paradis !), fut construit en 796, celui de Sousse en 821. À l’autre extrémité du Maghreb, sur la côte atlantique, une autre concentration de ribâts assure la défense de l’Islam sur le plan militaire et sur celui de l’orthodoxie, aussi bien contre les pillards normands que contre les hérétiques Bargwarta. L’un d’eux, de fondation assez tardive par l’almohade Yaqoub el-Mansour, devait devenir la capitale du royaume chérifien en conservant le nom de Rabat. Arcila, au nord, Safi, Qoûz et surtout Massât, au sud, complètent la défense littorale du Maghreb el-Aqsa
a
16 juillet 2007 17:32
(suite) mais pas fin :
Ces morabitoûn sont aussi des « ibad », hommes de prière ; les gens des ribâts savent, le cas échéant, devenir des réformateurs zélés et efficaces. Ceux qui parmi les Lemtouna et les Guezoula, tribus sanhadja du Sahara occidental, avaient sous la férule d’Ibn Yasin fondé un ribât dans une île du Sénégal, furent, au début du XIe siècle, à l’origine de l’empire almoravide dont le nom est une déformation hispanique de morabitoûn.
Dans les zones non menacées, le ribât perdit son caractère militaire pour devenir le siège de religieux très respectés. Des confréries, qu’il serait exagéré d’assimiler aux ordres religieux chrétiens, s’organisèrent, aux époques récentes, en prenant appui sur des centres d’études religieuses, les zaouïas, qui sont les héritiers des anciens ribâts. Ce mouvement, souvent mêlé de mysticisme populaire, est lié au maraboutisme, autre mot dérivé du ribât. Le maraboutisme contribua grandement à achever l’islamisation des campagnes, au prix de quelques concessions secondaires à des pratiques antéislamiques qui n’entament pas la foi du croyant.
Il fut cependant des parties de la Berbérie où l’Islam ne pénétra que tardivement, non pas dans les groupes compacts des sédentaires montagnards qui, au contraire, jouèrent très vite un rôle important dans l’Islam maghrébin, comme les Ketama de Petite Kabylie ou les Masmouda de l’Atlas marocain, mais chez les grands nomades du lointain Hoggar et du Sahara méridional. Il semble qu’il y eut, chez les Touareg, si on en croit leur tradition, une islamisation très précoce, œuvre des Sohâba (Compagnons du Prophète) ; mais cette islamisation, si elle n’est pas légendaire, n’eut guère de conséquence, et l’idolâtrie subsista jusqu’à ce que des missionnaires réintroduisent l’Islam au Hoggar, sans grand succès semble-t-il. En fait la véritable islamisation ne semble guère antérieure au XVe siècle.
Il est même un pays berbérophone qui ne fut jamais islamisé : Les îles Canaries, dont les habitants primitifs, les Guanches [16], étaient restés païens au moment de la conquête normande et espagnole, aux XIVe et XVe siècles.
L’islamisation des Berbères ne fit pas disparaître immédiatement toute trace de christianisme en Afrique. Les géographes et chroniqueurs arabes sont particulièrement discrets sur le maintien d’églises africaines quelques siècles après la conquête et la conversion massive (?) des Berbères ; ce n’est que récemment que les historiens se sont vraiment intéressés à cette question.
t
16 juillet 2007 21:18
Ce que l'on peut retenir c'est cet oubli de l'éducation nationale marocaine de l'histoire. Mais je comprends que l'Histoire peut faire peur ! Il est difficile de dire aux marocains : Vous êtiez d'abord Bèrbères animistes, juifs chrétien et ensuite musulmans. Il est difficile de parler du but principal de l'invasion arabe au maghrèbe. Il est difficile d'expliquer l'élimination de toute trace bèrbère à part la langue. heureusement que l'on vient enfin de reconnaître la langue bèrbère langue du Maroc. Il était temps de r^éparer cette injustice. Il ne s'agit pas de repousser ou d'effacer l'influence arabe qui a pris LE POUVOIR. Mais que ce dernier reconnaisse le colonialisme du territoire bèrbère, sans forcément demander " PARDON " !
p
17 juillet 2007 21:58
les berbères sont entrer dans l'histoire avec leur entrée dans l'islam
p
17 juillet 2007 21:59
comme les arabes d'ailleurs
t
17 juillet 2007 23:47
Donc avant l'islam il n'y avait pas l'HISTOIRE ? Quelle histoire !!!
I
IKE
18 juillet 2007 01:06
Salam ;


N'eut été l'islam je me demande comment l'arabie paienne pourrait dominer le monde pendant des siécles .

Rendons à César ce qui est à César .

IKE
J
JD
18 juillet 2007 09:48
Citation
IKE a écrit:
Salam ;


N'eut été l'islam je me demande comment l'arabie paienne pourrait dominer le monde pendant des siécles .

Rendons à César ce qui est à César .

IKE

l'arabie est plus musulmane que jamais et sans le pétrole elle dominerait quoi winking smiley
"Quiconque prétend s'ériger en juge de la vérité et du savoir s'expose à périr sous les éclats de rire des dieux puisque nous ignorons comment sont réellement les choses et que nous n'en connaissons que la représentation que nous en faisons." (Albert Einstein / 1879-1955)
k
18 juillet 2007 10:19
Kosayla/Kahina c'etait au nord de l'algerie ou du maroc d'aujourdhuit, parce que on vous raconte a chaque fois tout et n'importe koi, et puis ce qui est certain c'est les 2 gouvernaient dans le nord, et leurs pouvoir n'avaient pas integré sous son egide les amazighs et les soussi; ce qui empietent beacoup sur certaines choses qu'on aimerait vehiculées; en meme temps a l'epoque on parle plutot de cantons et pas de pouvoir central, cad y'avait pas que la Kahina sur toute les terres berberes et sans rival; je me rappel(ds une lecture) que l'un des canton les plus puissant de l'epoque etait basé autour de la region de Larache,Tanger, et s'appelait "imarat bourghwata".
I
IKE
18 juillet 2007 13:59
Citation
JD a écrit:
Citation
IKE a écrit:
Salam ;


N'eut été l'islam je me demande comment l'arabie paienne pourrait dominer le monde pendant des siécles .

Rendons à César ce qui est à César .

IKE

l'arabie est plus musulmane que jamais et sans le pétrole elle dominerait quoi winking smiley

Je voulais dire tout simplmenet que l'islam a été le seul vecteur du rayonnement arabe .

IKE
S
18 juillet 2007 16:08
Citation
polémik a écrit:
les berbères sont entrer dans l'histoire avec leur entrée dans l'islam

Les berbères ont été effacés de l' histoire ( d ailleurs sur leur propre terre, ils n' existent toujours pas officiellement, leur langue en premier lieu ) à cause des arabes qui ont instrumentalisé l' islam ( une partie bien sur et non pas tous )

les berbères c est une culture et une civilisation millénaire ils étaient paiens, juifs, chrétiens et sont devenus pour la PLUPART musulman hamdulilah mais en aucun cas l' Histoire les a valorisé grace à leur islamisation. tout simplement car l' Histoire est encore aujourd' hui falsifiée
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