Menu

angle_2

Maroc : Condamnation à 20 ans de prison à El Jadida pour pédophilie

Poursuivi en détention préventive depuis août dernier pour des faits de pédophilie, le président d’une association sportive a été condamné à 20 ans de prison ferme, en première instance à El Jadida. Il a été poursuivi notamment pour traite des êtres humains et attentat à la pudeur sur des mineurs. Les acteurs de la société civile ont salué un verdict exemplaire.

DR
Estimated read time: 3'

La chambre criminelle de première instance près la Cour d’appel d’El Jadida a condamné, mardi soir, le président d’une association sportive à 20 ans de prison ferme, pour des faits de pédophilie. Le coupable a été poursuivi pour atteinte à la pudeur sur mineurs, exploitation sexuelle et traite des êtres humains, après qu’une vidéo documentant les faits incriminés dans la plage de Oualidia est devenue virale, l’été dernier. Agé de 57 ans, l’homme, lui-même père de famille, devra par ailleurs verser 50 000 DH de réparation aux victimes.

Ce verdict a été rendu à l’issue d’une audience qui a duré toute la journée, au cours de laquelle les juges ont entendu l’accusé et les victimes, ainsi que les représentants de ces dernières, en présence d’organisations de la société civile et de familles des plaignants. Lors de cette dernière séance, l’accusé a nié les faits qui lui sont reprochés. Confronté à l’enregistrement vidéo attestant de ses actes, il a plaidé l’homosexualité.

Dans des déclarations aux médias, les avocats de la partie civile ont quant à eux exprimé leur satisfaction d’un jugement qu’ils considèrent dissuasif et exemplaire, d’autant que les faits retenus à la charge du mis en cause sont passibles de 20 à 30 ans de prison. Au vu du fort réquisitoire du ministère public ayant requis les peines maximales, ils estiment par ailleurs que ce dernier pourrait faire appel de la décision.

Pris en flagrant délit avec des enfants de son association sportive basée à Casablanca, le coupable a été arrêté en août dernier. Les révélations sur l’affaire ont montré ensuite qu’il avait organisé de son propre chef une sortie estivale avec les victimes, après avoir induit les parents en erreur, en faisant croire qu’il s’agissait d’un voyage en colonie de vacances.

Cette affaire a par ailleurs brisé le silence autour de faits antérieurs, où le mis en cause a été soupçonné d’avoir fait passer la noyade d’un mineur pour une mort accidentelle.

Depuis, des associations éducatives et de protection de l’enfance se sont portées partie civile. Parmi elles, la Fédération nationale des colonies de vacances (FNCV) a exprimé son indignation, en appelant à faire appliquer les peines maximales. Elle a par ailleurs souligné que contrairement à ces fausses allégations, l’association incriminée n’est liée à aucun programme national.

Touche pas à mon enfant salue une victoire

Au lendemain du verdict, l’association Touche pas à mon enfant s’est félicitée d’une victoire pour l’enfance marocaine, grâce à un jugement respectueux du cadre normatif. Par la même occasion, l’ONG partie civile dans cette affaire a salué, dans un communiqué, la mobilisation générale des défenseurs des droits de l’enfant.

«Cependant, cette victoire ne marque pas la fin de la lutte contre les agressions sexuelles sur les enfants. Touche pas à mon enfant lance encore un appel à toutes les entités civiles et des droits de l’enfance pour unir leurs forces contre la pédophilie et l’exploitation de nos enfants.»

Association Touche pas à mon enfant

Dans ce sens, la structure a préconisé «des initiatives nationales unifiées avec la participation de tous les secteurs ministériels, des institutions gouvernementales et non gouvernementales, pour assurer un avenir prometteur pour nos enfants», particulièrement à travers des cadres éducatifs qualifiés à cet effet.

Par ailleurs, Touche pas à mon enfant a souligné le rôle des médias nationaux dans la couverture de cette affaire, mettant en avant la protection des enfants et la lutte contre la pédophilie.

Article modified on : 13/12/2023 21h17