Dimanche 1er et lundi 9 avril, le chef du gouvernement invitait les chefs de partis politiques à une discussion consacrée aux incursions du Polisario dans les zones tampons. Aujourd'hui, tous les représentants de ces formations ont pris la direction de Laâyoune pour condamner à nouveau les agissements du mouvement séparatiste.
Comme nous l’avions mentionné précédemment, la réunion de Laâyoune a été conclue ce lundi 9 avril par la signature d'une Déclaration. Force est de relever la symbolique de la date coïncidant avec l’anniversaire de la visite effectuée par le sultan Mohammed V, le 9 avril 1947 à Tanger, où il prononcera le lendemain un discours réclamant l'indépendance du pays et son entière souveraineté sur l'ensemble des terres sous protectorats français et espagnol.
Dans l'ensemble, la Déclaration reprend les thèmes ayant fait l'objet du message du roi Mohammed VI au secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres ; la lettre du représentant permanent du royaume à l'ONU à New York, Omar Hilale, au président du Conseil de sécurité ; ainsi que les déclarations à la presse des ministres de l'Intérieur et des Affaires étrangères.
Fermer la porte à une médiation de l'Union africaine
Les signataires attirent «l’attention de l’ONU sur la nécessité de ne pas prendre à la légère ces agissements provocateurs et de réagir avec la responsabilité exigée pour préserver la sécurité et la stabilité dans notre région». Ils invitent en outre «la MINURSO, et à travers elle la communauté internationale, à prendre des mesures fermes, rigoureuses et dissuasives pour obliger le polisario à se retirer de cette partie et à mettre un terme à ses tentatives visant à établir une nouvelle réalité dans cette zone».
Les partis politiques réitèrent leur attachement «à une solution pacifique, politique, durable et consensuelle sous l’égide de l’ONU en tant que seule entité habilitée à chercher une solution garantissant les droits de notre pays et préservant la paix dans notre région». Une position en phase avec celle de l'Etat marocain qui refusent d'accorder tout rôle à l'Union africaine dans la recherche d'une solution au conflit du Sahara occidental.
Ils considèrent également que «la seule option pour résoudre ce conflit artificiel est l’autonomie sous souveraineté marocaine telle qu’elle a été proposée par le Maroc comme cadre de négociation et qui a été qualifiée par la communauté internationale comme étant une solution sérieuse et crédible, dont le cercle de pays favorables ne cesse de s’élargir». Ils exhortent également la communauté internationale «à faire pression sur l’Algérie et le polisario pour permettre au HCR de recenser [la population sahraouie de Tindouf] selon les standards internationaux».
Un appel du pied en direction de la FGD
Les rédacteurs de la Déclaration de Laâyoune n'ont pas oublié d'y intégrer une revendication des trois partis de la FGD. Les signataires appellent ainsi «à renforcer davantage le front intérieur, aux niveaux démocratique, social et développemental».
Le PSU, CNI et PADS se prononcent en effet pour un renforcement du front intérieur et ce par le rejet de l'approche sécuritaire et l'adoption de réponses favorables aux demandes soci-économiques des Marocains à Jerada, au Rif et dans les autres provinces qui connaissent des manifestations depuis plusieurs mois.