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Pour l’historien Maâti Monjib, la transition démocratique au Maroc a échoué

Maâti Monjib, historien et chercheur / Ph. DR.
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Dans une tribune publiée lundi sur le site arabophone Alyaoum24, l’historien Maâti Monjib déplore l’échec du Maroc à réaliser un développement humain efficace. S’il rappelle, en ouverture, le retour en force du royaume sur le plan continental, au niveau de sa politique et de sa diplomatie, il indique que cette montée en puissance ne s’est pas ressentie sur d’autres ailleurs. Ainsi, l’historien et chercheur souligne que «près de la moitié des Marocains vivent encore dans la précarité», au moment où les réformes de l’enseignement auxquelles ont été alloués de gros budgets n’ont pas porté leurs fruits.

Pour Maâti Monjib, l’éducation nationale n’est désormais plus un ascenseur social, mais un système de «reproduction des inégalités sociales et géographiques», comme «révélé par des mouvements sociaux dans le Rif, à Jerada ou à Zagora». En somme, l’échec «le plus dangereux» aux yeux de l’historien est celui de la transition démocratique. «Le régime actuel est despotique, sans retouches», énonce ainsi l’historien, notant que des termes de la constitution réformée «ont été respectés jusqu’en 2013, avant un déclin qui s’est accéléré de manière inquiétante depuis 2016».

Par ailleurs, Maâti Monjib fait remarquer que le système actuel «considère les détenteurs du discours critique comme des rivaux à éliminer moralement via une certaine presse, ou en fomentant des procès à leur encontre, comme le cas a été pour Nasser Zefzafi». Enfin, le chercheur fait un réquisitoire sur le recul de la liberté de la presse au Maroc ainsi que la situation des droits et des libertés publiques. Dans ce sens, il soutient que le paysage général «est pire que celui du début des années 1990».