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Biopic #9 : Balkis, la reine de Saba dont le récit fut documenté par les livres saints

Le royaume de Saba fut l’un des plus anciens dans le monde arabe. Plusieurs dirigeants s’y succédèrent, mais la reine Balkis, fille d’el-Houdad, en demeura la figure emblématique. Son histoire fut contée en plusieurs versions dans les livres des trois religions monothéistes.

Balkis, la reine de Saba dont le récit fut documenté par les livres saints / Photomontage Yabiladi
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Dans les récits monothéistes, la reine Balkis fut présentée comme l’une des femmes les plus influentes de l’histoire de l’humanité. Elle gouvernait la région actuelle du Yémen et son histoire alimenta nombre d’histoires et de mythes. Dans Al-Malikah Balqis : Al-tarikh wa-al-usturah wa-al- ramz, Balkis Ibrahim Khadrani décrivit une leader qui était obéie lorsqu’elle commandait, «entourée d’attention, vivant glorieusement dans un grand prestige».

«L’histoire mythique de sa vie mêla réalité et imaginaire, histoire et légende, où l’on ne connut plus la frontière entre les scènes réelles, paranormales et celles relevant du miracle où les djinns côtoyèrent les diables et les humains, le bien et le mal, l’aventure et l’héroïsme», selon l’écrivaine.

Les juifs, les chrétiens et les musulmans relatèrent chacun à leur manière le récit de vie de cette femme hors du commun, source d’admiration, de respect et de fascination à la fois.

La reine de Saba dans les traditions juive et chrétienne

Dans la tradition juive, la Bible hébraïque (Tanakh) constituée de la Torah, du Nevi’im et du Ketouvim, ne désigna pas cette femme par le nom de Balkis, mais évoqua simplement «la reine de Saba». Sa mention remonta «au XXe siècle av. J.-C.», lorsqu’elle fut «citée à deux endroits dans l’Ancien Testament (…) avec quelques différences mineures dans certains mots et expressions», toujours selon Balkis Ibrahim Khadrani. Aussi les textes juifs rapportèrent que cette femme entendit beaucoup parler de Salomon et de son esprit de sagesse. Elle entreprit de se rendre auprès de lui à Jérusalem.

Ce voyage s’effectua à dos de chameau, au sein d’une caravane transportant des pierres précieuses et des encens. Arrivée à destination, elle fut encore plus impressionnée par la clairvoyance de Salomon. En reconnaissance à l’offrande de la reine, ce dernier lui offrit tout ce qu’elle demanda. Elle repartit ensuite avec ses valets, mais le royaume de Salomon resta reconnaissant aux richesses offertes par cette femme qui améliora la vie de tout un peuple. Cela dit, les hagiographes n’évoquèrent pas plus d’éléments sur la relation entre le roi Salomon et la reine de Saba.

Quant à la tradition chrétienne, elle rapporta le vécu de Balkis dans le Nouveau Testament qui la décrivit comme étant la reine du Midi. Elle dénonça les adversaires de Jésus, inspirée par la sagesse de Salomon et admirative devant la grandeur du Christ. Le récit chrétien rapporta aussi que le jour de la Résurrection, la reine de Saba témoignera contre les juifs qui avaient refusé de suivre la voie de Jésus.

Balkis dans la tradition musulmane

Telle que rapportée dans le Coran, l’histoire de Balkis fut différente de celle qui figura dans les autres livres monothéistes. On raconta que le peuple de Balkis vénérait les astres et particulièrement le soleil, perpétuant la tradition des offrandes. Ici, c’était Salomon qui demanda à rencontrer la reine. Celle-ci répondit à l’invitation et ne vint pas seule.

Mais avant cela, elle envoya des cadeaux à Salomon, sans partir à sa rencontre. Celui-ci refusa les présents et insista pour s’entretenir directement avec elle. Balkis se rendit chez le prophète, s’assura de sa prophétie et se convertit ainsi à l’Islam. Son peuple fit de même.

Balkis Ibrahi Khadrani mentionna que «la sourate 27 du Coran relata la visite de la reine de Saba au prophète Salomon, ainsi que sa conversion à l’islam. Son peuple fut décrit comme sage, grand et fort, à son service et à celui de Salomon».