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France : Les policiers musulmans s’inquiètent d’une «chasse aux sorcières»

Des policiers devant le Palais de Justice de Tarascon, dans le sud-est de la France, le 28 janvier 2019. / Ph. Gérard Julien (AFP)
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Après l’attentat commis le 3 octobre par Mickaël Harpon à la préfecture de police de Paris et l’appel du président Emmanuel Macron à bâtir une «société de vigilance», des policiers musulmans redoutent d’être les prochaines victimes d’amalgames, au sein d’un corps sécuritaire dans l’urgence de détecter des agents radicalisés. «Pendant onze mois, je fais mon boulot mais pendant un mois je fais le ramadan, est-ce que ça va faire de moi quelqu’un de radicalisé ?», a confié un policier auprès de l’AFP.

En effet, le préfet de police Didier Lallement a publié une note appelant à «signaler immédiatement et directement à [la] hiérarchie» tous les signes d’une «possible radicalisation». «Des changements physiques, vestimentaires et alimentaires, le refus de serrer la main du personnel féminin, un rejet brutal des habitudes quotidiennes, un repli sur soi, le rejet de l’autorité et de la vie en collectivité», a notamment détaillé le préfet de police de Paris, repris par l’AFP.

Depuis l’attentat, deux policiers de la région parisienne ont déjà été privés de leur arme. Sans se prononcer sur ces cas, les syndicats de police mettent en garde contre le risque d’une «chasse aux sorcières» au détriment des fonctionnaires musulmans.

Selon la même source, les syndicats évoquent le «manque de formation des policiers pour détecter les signes d’une radicalisation, alors que les forces de l’ordre figurent parmi les objectifs récurrents des organisations jihadistes».